Curieux mammifères, de Florence Guiraud (Saltimbanque, 2019)

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N’y allons pas par quatre chemins : Curieux mammifères est le plus beau documentaire qu’il nous ait été donné de lire depuis longtemps. Époustouflantes, les immenses illustrations de Florence Guiraud rendent grâce à la beauté et à la diversité des membres de la grande famille des mammifères. Leurs compositions attirent intelligemment notre attention aux étonnantes formes de nez, trompes, cornes, queues, pelages et autres cuirasses qui permettent aux différentes espèces de s’adapter à leur environnement. Mais surtout, elles restituent comme aucune autre les frémissements, la douceur, la vulnérabilité aussi, de ces animaux dont elles nous font sentir si proches…

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Ces graphismes émouvants vaudraient à eux seuls le détour. Cela dit, la qualité du texte est à la hauteur – il ne nous arrive pas souvent de lire (et relire !) un documentaire de bout en bout ! Florence Guiraud propose des éclairages complémentaires, combinant informations sur l’évolution, anecdotes historiques et restitution de croyances et mythes relatifs à certains animaux… On ne peut qu’être ébahi des super pouvoirs des différentes espèces. Il y a celles qui voient à des kilomètres dans le désert, celles qui plongent à 900 mètres de profondeur, celles qui réalisent des bonds fabuleux, celles qui disposent d’un radar naturel pour se mouvoir de nuit… Ce documentaire sort des sentiers battus en nous faisant découvrir de nombreux animaux dont nous ignorions jusqu’à l’existence : une mine d’informations aussi stupéfiantes que réjouissantes !

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Cet enthousiasme est à la mesure du désarroi ressenti en constatant que l’histoire est toujours la même. La recherche du profit et les superstitions alimentent le braconnage, le commerce d’ivoire, de fourrures, de cornes, contribuant ainsi à faire disparaître ces espèces une à une. À l’image du pangolin, au bord de l’extinction : traqué pour sa viande et ses écailles, il s’immobilise enroulé lorsqu’il se sent menacé et les braconniers n’ont plus qu’à se pencher pour le ramasser…

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Un majestueux cabinet de curiosité dont chaque double page charrie sa dose de grains dans le sablier de notre conscience. Indispensable !

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Extraits

« Les cornes ont plusieurs fonctions. Tout d’abord, c’est un signe de reconnaissance. Dans la savane, elles permettent aux antilopes et aux gazelles de se distinguer entre espèces. Elles sont aussi un atout de séduction et un signe de supériorité : les femelles préfèrent les mâles qui possèdent les plus grandes cornes. Celles-ci sont également un moyen de défense. »

« Il y eut jusqu’à 300 espèces d’éléphants, mais aujourd’hui il n’en reste plus que trois : l’éléphant de forêt, l’éléphant de savane et l’éléphant d’Asie. »

« Dans ces régions désertiques, les prédateurs abondent. Heureusement, le suricate possède une vue incroyable qui lui permet d’identifier un ennemi à des kilomètres de distance. Alors que certains membres du groupe cherchent la nourriture, d’autres surveillent et se tiennent prêts, pour les avertir, à pousser des cris stridents, sortes de vocalises bien spécifiques. L’organisation dans leur société est basée sur l’entraide et l’altruisme. Tout repose sur la coopération et le partage du travail. Chacun contribue à la protection du groupe, à l’entretien du terrier, à la surveillance des petits. Et même la défense contre des prédateurs, comme le cobra, se fait à plusieurs. Prédateurs, ils n’hésitent pas à s’attaquer à plusieurs à ces serpents venimeux ou à des scorpions dont ils se délectent. »

Lu (et déjà relu !) en décembre 2019 – Saltimbanque, 22€

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