Maydala Express, de Pierdomenico Baccalario et Davide Morosinotto (L’école des loisirs, 2022)

Le prologue nous interroge : appartenons-nous plutôt aux touristes pressés d’atteindre leur destination, ou aux voyageurs qui aiment vagabonder autant qu’arriver quelque part ? Mieux vaut en effet être au clair avant de plonger dans ce roman : on tient entre ses mains un billet pour une expédition à la finalité mystérieuse, mais les péripéties seront forcément rocambolesques. Pour notre part, nous avons embarqué sans hésiter dans le Maydala Express. Impensable de manquer un nouveau titre de Davide Morosinotto qui nous a tant fait vibrer avec ses romans-fleuve !

Le récit qu’il invente en duo avec Pierdomenico Baccalario, autre star de la littérature jeunesse italienne, démarre sur les chapeaux des rails. Nous voilà donc plongés dans les fumées industrielles d’une ville sous la coupe d’une tentaculaire société ferroviaire. Finally survit, comme d’autres orphelins, en faisant le ménage dans la Gare grise, rêvant de devenir un jour mécanicienne. Par un concours de circonstances, la jeune fille se retrouve en possession d’un billet pour le Maydala Express. Une ligne ferroviaire aussi légendaire que convoitée, dont personne ne sait où elle se rend. C’est le début d’un périple initiatique semé d’embuches et de surprises.

« Le billet dans sa poche pouvait l’emmener à l’autre bout du monde et ses narines étaient envahies par un parfum nouveau, intense et délicieux. Le parfum de la liberté. »

Ce roman a beaucoup de choses pour lui : l’objet-livre, d’abord, les splendides gravures en noir et blanc qui ponctuent le récit, les chapitres ouverts chacun par un incipit intrigant, l’univers steampunk aux fascinants rouages.

Il y a aussi un charme réminiscent de Charlie et la chocolaterie dans l’émerveillement de cette orpheline privée de tout qui découvre le Maydala Express (ne comptez pas sur moi pour en dévoiler plus). Quelque chose de Dickens, de Hugo Cabret, de Harry Potter bien sûr aussi avec ce quai 1001 si bien caché. On est subjugué, curieux aussi de percer les mystères autour de la Compagnie des Voyages Extraordinaires. Le périple voit s’entremêler plusieurs fils narratifs impliquant moult personnages hauts en couleurs : un micro-espion avec un fort sens de la synthèse, une gouvernante allemande, un joueur d’échecs, un drôle de cambrioleur…

Cela finit par faire beaucoup et n’est pas toujours évident de garder le fil face aux fréquents sauts d’un fil de récit à l’autre. Nous aurions aimé passer plus de temps avec Finally. Si la lecture nous a moins enthousiasmés que ce que nous attendions après un premier chapitre magistral, elle reste tout à fait plaisante.

Mon moussaillon de onze ans est resté complètement sous le charme de l’idée d’Autrepart, gare la plus lointaine du monde. Son évocation a mis en branle son imagination et il s’était représenté un lieu (assez éloigné de ce qui est finalement décrit dans le roman) qu’il a adoré visualiser et me raconter dans ses moindres détails. Magie des mots.

Un roman qui donne envie de boucler sa valise et de sauter dans le train vers… Autrepart.

L’avis de Pepita

Lu en avril 2022 – L’école des loisirs (Medium), traduction de Marc Lesage, 17€

2 commentaires sur “Maydala Express, de Pierdomenico Baccalario et Davide Morosinotto (L’école des loisirs, 2022)

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  1. Je ne l’avais pas vu passer celui-ci. Et pourtant j’adore ces deux auteurs italiens ! En même la couverture ne m’attire pas… ceci explique sans doute cela 😀 Mais j’ai l’impression que nous allons adoré le lire en famille. Je pense que ce sera une très belle lecture pour les prochaines vacances 😉 Merci pour cette jolie découverte.

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