Quatre voix, quatre drames liés chacun à un élément – eau, terre, feu, air – qui pourraient chacun tenir seul, comme nouvelle indépendante. Mais les coutures sont bien là : les lignes narratives se croisent, des visages familiers réapparaissent, éclairés sous un autre angle, ce qui semblait clos peut se rouvrir et connaître un autre dénouement,... Lire la Suite →
Je voulais vivre, d’Adélaïde de Clermont-Tonnerre (Grasset, 2025)
Adélaïde de Clermont-Tonnerre l’a réalisé bien après avoir dévoré ado les écrits d’Alexandre Dumas : la figure démoniaque de Milady masque une femme en chair et en os dont l’histoire est bien plus fascinante que celle que les hommes, à commencer par l’auteur, ont voulu retenir. L’hypothèse défendue dans la note qui clôt Je voulais vivre... Lire la Suite →
Le Bel Obscur, de Caroline Lamarche (Seuil, 2025)
En ouvrant le Bel Obscur, je ne savais pas où j’avais mis les pieds mais j’ai d’emblée soupesé ces pages gorgées de nostalgie, de solitude et d’une colère dont fera tragiquement les frais un buddleia à la « beauté trompeuse ». Quelle est cette aura particulière qui imprègne les lieux ? Pourquoi ce jardin qui semble avoir abrité... Lire la Suite →
Vers le paradis, de Hanya Yanagihara (Grasset, 2022)
Au départ, j’ai été appâtée par l’ambition de cette uchronie. Imaginez un peu le chemin qu’auraient pu prendre les États-Unis au 19e siècle s’ils n’étaient pas devenus un État fédéral mais un conglomérat de grandes régions dont certaines auraient établi un contrat social singulier. Tout ne serait pas différent, il y aurait les villes et... Lire la Suite →
Les forces, de Laura Vazquez (Éditions du Sous-Sol, 2025)
D’emblée, le texte est singulier – cela semble être la marque de fabrique des éditions du Sous-Sol, dont j’avais déjà dévoré deux pépites inclassables : Les naufragés du Wager (de David Grann) et Mon vrai nom est Elisabeth (d’Adèle Yon). Ici, l’écriture saccadée, le ton introspectif, le flottement des temps posent une voix fragile, en quête... Lire la Suite →
Il est des hommes qui se perdront toujours, de Rebecca Lighieri (P.O.L., 2020)
« Qui a tué mon père ? À cette question, je crois pouvoir répondre : personne. Non pas en raison d’un jeu de mots aussi retors que celui d’Ulysse, mais en vertu de ce que mon père lui-même a dû se dire, pour peu qu’il se soit senti mourir et qu’il ait vu en face son assassin. Car... Lire la Suite →
4321, de Paul Auster (Actes Sud, 2018)
« Je veux dire qu’on ne peut jamais savoir si on fait le bon choix ou non. Il faudrait être en possession de tous les éléments pour le savoir et le seul moyen d’y arriver est d’être aux deux endroits à la fois, ce qui est impossible. […] Dieu seul peut voir en même temps la route... Lire la Suite →
The nice house on the lake, de James Tynion IV et Álvaro Martínez Bueno (Urban Comics, 2023)
On est quelque part entre Agatha Christie et Cormac McCarthy (je vous jure !) : imaginez une villa luxueuse donnant sur un lac en marge de tout, un hôte mystérieux, une dizaine d’invités qui ne savent pas vraiment de quoi il s’agit. Et, au loin, peut-être la fin du monde. Le premier tome de ce diptyque impressionne... Lire la Suite →
Échappées, de Manon Jouniaux (Grasset, 2024)
Ce premier roman nous transporte dans un lieu étrange, la châtaigneraie où, à l’abri d’une forêt dense, des femmes ont trouvé refuge avec leurs enfants. Ce n’est pas un texte facile. Le rythme est lent, l’atmosphère onirique et déstabilisante, le registre essentiellement descriptif. Les chapitres s’égrènent et déroulent des scènes chargées de sens – fête,... Lire la Suite →
Mémoires sauvées de l’eau, de Nina Leger (Gallimard, 2024)
L’exploration des grands espaces américains, la conquête de l’Ouest et la ruée vers l’or ont souvent été traitées dans les films et la littérature comme une période exaltante. Pourtant, on en connaît aussi la noirceur. La première découverte d’or au milieu du 19ème siècle a charrié des meutes de pionniers qui ont partagé le territoire... Lire la Suite →