Ann d’Angleterre et moi n’étions pas vraiment destinées à nous rencontrer. Je ne suis généralement pas très adepte du genre de l’autofiction. De surcroît, le dénouement de Propriété privée, seul titre que j’avais lu de Julia Deck, m’avait tellement frustrée que j’étais peu disposée à découvrir ses autres textes. Et pour tout dire, j'étais un... Lire la Suite →
Houris, de Kamel Daoud (Gallimard 2024)
Un roman célébré mais qui, à moi, m'a semblé interminable : l'épreuve de cette rentrée littéraire ! Depuis sa parution au mois d’août, je tournais autour. J’avais déjà apprécié l’inventivité de Kamel Daoud dans Meursault, contre-enquête, entendu que son nouveau roman racontait une guerre civile algérienne récente dont je n’avais aucun souvenir, puis observé sa... Lire la Suite →
Charlotte, de David Foenkinos (Gallimard, 2014)
En couverture, Charlotte Salomon nous toise gravement. Les lignes sont claires, le visage las et mélancolique, les couleurs expressives. À lui seul, cet autoportrait pique la curiosité : on mesure tout le talent de la peintre, mais on aimerait comprendre ce qui la rend si pensive. Grâce à David Foenkinos, j’ai maintenant l’impression d’avoir connu Charlotte... Lire la Suite →
Rosa candida, de Auður Ava Ólafsdóttir (Zulma, 2010)
Un jeune homme quitte l’Islande, son vieux père et son jumeau autiste avec pour tout bagage un deuil terrible, les souvenirs entêtants d’une naissance et des boutures de rosier. Quel est le sens de ce voyage ? Ce dernier ne se révèle qu’à petites touches, comme une rose effeuillée pétale par pétale. Les personnages sont fragiles... Lire la Suite →
Le syndrome de l’Orangerie, de Grégoire Bouillier (Flammarion, 2024)
Comment allez-vous, par les temps qui courent ? Est-ce que vous aussi, ça vous chatouille, voire vous gratouille désagréablement ? Pour me remettre de l’élection présidentielle américaine ou au moins tenter de me changer les idées, j’ai décidé de lire le nouveau roman de Grégoire Bouillier (alias le détective Bmore comme chacun sait). Qui, figurez-vous, souffre, lui... Lire la Suite →
L’Éclipse, de Sarah Bussy (Julliard, 2024)
« Je pourrais disparaître là maintenant, pensa Camille, ils ne s’en rendraient pas compte. Ou bien plus tard. Trop tard ? » L’intrigue est nouée en quelques mots déconcertants : lors d’une balade en forêt, une jeune femme, se voyant distancée par son partenaire qui porte leur enfant, entrevoit la possibilité de disparaître. Et cède à son impulsion, bifurquant... Lire la Suite →
Aucun respect, de Emmanuelle Lambert (Stock, 2024)
Dans un récit romancé écrit à la troisième personne, Emmanuelle Lambert revient sur sa trajectoire en tant que doctorante en lettres dans le milieu parisien de l’édition et de la littérature. À l’âge où tout commence, peu familière de ce microcosme aux codes tacites où ses fonctions baignent dans un flou artistique, elle cherche sa... Lire la Suite →
La volonté de changer. Les hommes, la masculinité et l’amour, de Bell Hooks (Éditions divergences, 2021)
Nous sommes tous des féministes potentiels – oui, aussi et surtout vous les hommes ! Rien de tel pour s’en convaincre que de lire Bell Hooks. Partant du constat que le féminisme n’atteindra pas ses objectifs sans impliquer les hommes et que, par ailleurs, ils pourraient avoir plus à gagner qu’à perdre dans cette affaire, la... Lire la Suite →
Sister-ship, d’Élisabeth Filhol (POL, 2024)
La Terre est amenée à devenir invivable ? Qu’à cela ne tienne, les humains de Sister-Ship, montent une expédition visant à sauvegarder la vie en la déplaçant sur Titan, plus grande lune de Saturne : trois vaisseaux frères (sister-ships en anglais où le mot est féminin) sont donc appareillés pour mener les missions d’exploration, construire l’infrastructure nécessaire... Lire la Suite →
Maniac, de Benjamin Labatut (Grasset, 2024)
Maniac est un roman des plus déroutants. Comment expliquer ? Un physicien dépressif se tire une balle, un génie des maths prend conscience de tout le potentiel des technologies humaines, puis une machine met l’humanité échec et mat au 37e coup – vous avez suivi ? Le livre détonne par sa forme semi-fictionnelle et kaléidoscopique, un triptyque... Lire la Suite →