Dès la première page, j’ai eu le sentiment de plonger dans un film : une banquise dont la blancheur se fond avec celle du ciel et entre, comme seule interruption, un trou. Une béance dont surgit un être titanesque à barbe blanche dont on ne sait pas très bien s’il est humain ou mythologique mais dont... Lire la Suite →
Kolkhoze, d’Emmanuel Carrère (P.O.L., 2025)
Encore un roman tourné vers l’histoire personnelle et/ou familiale de l’auteur – rien que dans la sélection finale du Goncourt, ils étaient quatre sur quatre cette année, avec toutes les questions que cela pose : pourquoi préférer la chronique de son propre vécu à la fiction pure ? Pourquoi partir du principe que sa vie et... Lire la Suite →
Je voulais vivre, d’Adélaïde de Clermont-Tonnerre (Grasset, 2025)
Adélaïde de Clermont-Tonnerre l’a réalisé bien après avoir dévoré ado les écrits d’Alexandre Dumas : la figure démoniaque de Milady masque une femme en chair et en os dont l’histoire est bien plus fascinante que celle que les hommes, à commencer par l’auteur, ont voulu retenir. L’hypothèse défendue dans la note qui clôt Je voulais vivre... Lire la Suite →
Le Bel Obscur, de Caroline Lamarche (Seuil, 2025)
En ouvrant le Bel Obscur, je ne savais pas où j’avais mis les pieds mais j’ai d’emblée soupesé ces pages gorgées de nostalgie, de solitude et d’une colère dont fera tragiquement les frais un buddleia à la « beauté trompeuse ». Quelle est cette aura particulière qui imprègne les lieux ? Pourquoi ce jardin qui semble avoir abrité... Lire la Suite →
La maison vide, de Laurent Mauvignier (Les éditions de Minuit, 2025)
La maison vide est une demeure d’un autre temps. Érigée sur les flancs d’un village à l’époque où la ville était un horizon lointain. Les lieux sont désormais déserts et il y a longtemps que la demeure n’est plus habitée que par un imposant piano et par quelques reliques. Des photos dont certaines portent les... Lire la Suite →
La lumière vacillante, de Nino Haratischwili (Gallimard, 2024)
Au crépuscule des années 1980, une amitié incandescente lie quatre filles au seuil de la vie. Chacune avec sa personnalité, ses rêves et ses démons, mais toutes animées d'une même soif de vivre. Ça aurait pu donner un coming of age novel, comme on dit aux États-Unis. Mais leur pays, la République socialiste de Géorgie,... Lire la Suite →
Quitter la vallée, de Renaud de Chaumaray (Gallimard, 2025)
« Ici, les paysages racontaient sans ambage l’affrontement qui opposait l’eau à la pierre. En résultait un territoire tout en compromis : soit la Vézère prenait ses aises, élargissait les fonds de vallée et creusait la roche comme du beurre, soit le calcaire résistait et contraignait la rivière aux détours et aux cingles. » Cette vallée du Périgord... Lire la Suite →
Cet autre Éden, de Paul Harding (Buchet Chastel, 2025)
Parfois, les lectures se font étrangement écho. Ainsi Cet autre Éden, de Paul Harding et Vers le Paradis, de Hanya Yanagihara qui racontent chacun la quête d'un lieu béni et préservé par celles et ceux qui restent au seuil de la terre de liberté et d'accueil qu'affirment être les États-Unis... En 1792, le pays est... Lire la Suite →
Fictions, de Jorge Luis Borges (Folio, édition de 2018)
Qu’est-ce qu’une fiction ? Un mensonge – légitime ? Un miroir déformant du réel ? Une distraction ? Une échappatoire ? Un jeu ? Une invention pure, un récit sans ancrage ? Ou bien une manière de faire apparaître une vérité plus profonde ? Comment d’ailleurs démarquer la fiction du “non-fictionnel” ? Où situer les témoignages, les savoirs, les livres... Lire la Suite →
Devenir Agatha Christie, de Natacha Henry (Albin Michel, 2025)
Si je vous dis arsenic, pudding, petites comptines et jardins anglais, mon petit doigt me dit que vous penserez bien sûr à elle : la reine du crime, la fondatrice du Whodunnit, la mère du cosy crime – allez je ne vous mettrai pas le couteau sur la nuque, il s’agit évidemment d’Agatha Christie ! Tout le... Lire la Suite →