D’emblée, le texte est singulier – cela semble être la marque de fabrique des éditions du Sous-Sol, dont j’avais déjà dévoré deux pépites inclassables : Les naufragés du Wager (de David Grann) et Mon vrai nom est Elisabeth (d’Adèle Yon). Ici, l’écriture saccadée, le ton introspectif, le flottement des temps posent une voix fragile, en quête... Lire la Suite →
Mon vrai nom est Elisabeth, d’Adèle Yon (Éditions du sous-sol, 2025)
« La colère peut-elle être un attribut féminin ? » Qui était Betsy ? Pourquoi la chronique familiale reste-t-elle si floue quant à sa personne ? Les membres de la (très nombreuse et très bourgeoise) famille d’Adèle Yon se montrent assez rétifs à évoquer cette arrière-grand-mère née en 1916 qui les hante pourtant comme un fantôme : réticence de principe à... Lire la Suite →
The Nix, de Nathan Hill (traduit Les fantômes du vieux pays chez Gallimard, 2017)
Évaporée quand Samuel avait onze ans, sa mère refait surface vingt ans plus tard de la plus fracassante des manières – en attaquant, à coups de gravillons, un candidat populiste à la présidentielle américaine. L'affaire est sur tous les écrans, sidération chez Samuel : s’agit-il vraiment de sa mère ? Peut-il lui venir en aide ? Pour cela,... Lire la Suite →
Il est des hommes qui se perdront toujours, de Rebecca Lighieri (P.O.L., 2020)
« Qui a tué mon père ? À cette question, je crois pouvoir répondre : personne. Non pas en raison d’un jeu de mots aussi retors que celui d’Ulysse, mais en vertu de ce que mon père lui-même a dû se dire, pour peu qu’il se soit senti mourir et qu’il ait vu en face son assassin. Car... Lire la Suite →
Ta promesse, de Camille Laurens (Gallimard, 2025)
C’est une romance, c’est une belle histoire – sauf que dès le prologue, on sait qu’elle va vriller. Une maison désolée, un drame. Comment en est-on arrivé là ? Voilà la question qui nous taraude quand la narratrice reprend le fil des événements du début, se souvenant de la rencontre, du coup de foudre, de l’extase... Lire la Suite →
Chez les heureux du monde, de Edith Wharton (Penguin, 2012)
L’aurez-vous deviné en voyant ma robe de bal, mon chapeau piqué de fleurs, mes rubans, mes dentelles et mon éventail ? Avec ma nouvelle lecture, je suis restée dans la haute société – celle de l’âge d’or new-yorkais, à l’aube du 20ème siècle. « Chez les heureux du monde », comme le dit sardoniquement Edith Wharton. On ne... Lire la Suite →
Washington Square, de Henry James (1880)
Pendant notre séjour new-yorkais, nous avons eu la chance de pouvoir séjourner chez mon frère qui habite Washington Square, au cœur de Greenwich Village. C’est là que débute la célèbre 5e avenue qui longe l’Empire State Building que l’on distingue au nord. Au sud, on marche rapidement vers NoHo, SoHo et le quartier financier. Agrémentée... Lire la Suite →
Badjens, de Delphine Minoui (Seuil, 2024)
La voix de la narratrice claque : celle d’une adolescente indocile qui adore ses copines, la K-pop et les friandises, une jeune fille qui – comme des milliers d’autres à son âge – voit son corps changer. Ce qui différencie Badjens, c’est qu’elle vit en Iran, un pays où les femmes sont reléguées à la sphère... Lire la Suite →
Conque, de Perrine Tripier (Gallimard, 2024)
La plume de Perrine Tripier, 25 ans, m'a bluffée dès les premières lignes – limpide, chaque mot ciselé, semblant cristalliser à lui seul un monde n’appartenant qu’à elle. Me voici donc dans un pays tout entier sous la coupe despotique d’un empereur. Martabée, historienne de renom, est appelée à travailler sur ce qui se profile... Lire la Suite →
Petits Dieux, tome 1 : Le dragon blanc (de Mathieu Salvia et Krystel, 2024)
Imaginez une forêt, bornée par ce que ses habitants appellent la « lisière » et peuplée de différentes tribus. Imaginez maintenant que des fragments entiers du paysage (et les malheureux qui se trouvaient là par la même occasion) se volatilisent au passage d’une mystérieuse créature, laissant derrière elle des plages de néant. Plutôt angoissant ! Mais rassurez-vous, la... Lire la Suite →