Encore un roman tourné vers l’histoire personnelle et/ou familiale de l’auteur – rien que dans la sélection finale du Goncourt, ils étaient quatre sur quatre cette année, avec toutes les questions que cela pose : pourquoi préférer la chronique de son propre vécu à la fiction pure ? Pourquoi partir du principe que sa vie et... Lire la Suite →
L’homme qui lisait des livres, de Rachid Benzine (Julliard, 2025)
Journaux télévisés, unes des journaux, pancartes brandies en ville : les images de Gaza nous renvoient à notre impuissance et à notre incapacité à saisir pleinement les drames qui s'y déroulent. À un photographe français en quête du cliché qui provoquera l’émotion dans son pays, Rachid Benzine oppose les mots d’un homme qui lit, sur le... Lire la Suite →
Un jeu sans fin, de Richard Powers (Actes Sud, 2025)
Richard Powers est joueur ! Il avance ses pions lentement mais sûrement, bien malin qui devinera la manière dont ils sont coordonnés. Ses différents fils narratifs progressent comme un banc de poissons : multiples, indépendants, chacun ancré dans un espace et un temps singulier, et pourtant gouvernés par une chorégraphie invisible qui, au terme de leurs... Lire la Suite →
L’œuvre du serpent, de Norman Jangot (Éditions Héloïse d’Ormesson, 2024)
Au départ, j’étais très emballée par le registre, à la frontière entre polar et roman post-apocalyptique. J'en oublie certainement mais à chaud, sur ce créneau stimulant, je ne vois que Chien 51, de Laurent Gaudé. Norman Jangot creuse ce sillon original avec des accents écolos, critiques des dérives du capitalisme et du productivisme, imaginant qu'elles... Lire la Suite →
Il est des hommes qui se perdront toujours, de Rebecca Lighieri (P.O.L., 2020)
« Qui a tué mon père ? À cette question, je crois pouvoir répondre : personne. Non pas en raison d’un jeu de mots aussi retors que celui d’Ulysse, mais en vertu de ce que mon père lui-même a dû se dire, pour peu qu’il se soit senti mourir et qu’il ait vu en face son assassin. Car... Lire la Suite →
Conque, de Perrine Tripier (Gallimard, 2024)
La plume de Perrine Tripier, 25 ans, m'a bluffée dès les premières lignes – limpide, chaque mot ciselé, semblant cristalliser à lui seul un monde n’appartenant qu’à elle. Me voici donc dans un pays tout entier sous la coupe despotique d’un empereur. Martabée, historienne de renom, est appelée à travailler sur ce qui se profile... Lire la Suite →
Ann d’Angleterre, de Julia Deck (Seuil, 2024)
Ann d’Angleterre et moi n’étions pas vraiment destinées à nous rencontrer. Je ne suis généralement pas très adepte du genre de l’autofiction. De surcroît, le dénouement de Propriété privée, seul titre que j’avais lu de Julia Deck, m’avait tellement frustrée que j’étais peu disposée à découvrir ses autres textes. Et pour tout dire, j'étais un... Lire la Suite →
Houris, de Kamel Daoud (Gallimard 2024)
Un roman célébré mais qui, à moi, m'a semblé interminable : l'épreuve de cette rentrée littéraire ! Depuis sa parution au mois d’août, je tournais autour. J’avais déjà apprécié l’inventivité de Kamel Daoud dans Meursault, contre-enquête, entendu que son nouveau roman racontait une guerre civile algérienne récente dont je n’avais aucun souvenir, puis observé sa... Lire la Suite →
Les guerriers de l’hiver, de Olivier Norek (Michel Lafon, 2024)
Un peu à la manière de Ken Follett, Olivier Norek offre un récit romancé et incarné de la guerre d’Hiver qui opposa la Finlande à la Russie entre novembre 1939 et mars 1940. En lisant ces pages, on vit à hauteur de soldat, d’infirmière, de dignitaire ou de petite souris infiltrée dans l’état-major russe les... Lire la Suite →
Terres promises, de Bénédicte Dupré La Tour (Les éditions du Panseur, 2024)
Les Terres promises sont celles du grand ouest, ces contrées réputées vierges où au 19e siècle, aventuriers, maudits et désespérés cherchaient à prendre un nouveau départ. Les promesses étaient dorées, la réalité d’une noirceur inimaginable à l’encre de laquelle Bénédicte Dupré La Tour nourrit sa plume. Ayant tout récemment dévoré Mémoires sauvées de l'eau, de... Lire la Suite →