Quatre voix, quatre drames liés chacun à un élément – eau, terre, feu, air – qui pourraient chacun tenir seul, comme nouvelle indépendante. Mais les coutures sont bien là : les lignes narratives se croisent, des visages familiers réapparaissent, éclairés sous un autre angle, ce qui semblait clos peut se rouvrir et connaître un autre dénouement,... Lire la Suite →
La maison vide, de Laurent Mauvignier (Les éditions de Minuit, 2025)
La maison vide est une demeure d’un autre temps. Érigée sur les flancs d’un village à l’époque où la ville était un horizon lointain. Les lieux sont désormais déserts et il y a longtemps que la demeure n’est plus habitée que par un imposant piano et par quelques reliques. Des photos dont certaines portent les... Lire la Suite →
La nuit au cœur, de Nathacha Appanah (Gallimard, 2025)
« À le voir ainsi, joyeux, libre et fier, on n’imagine pas. » On n’imagine pas mais pourtant, les féminicides se produisent – et à un rythme glaçant. Comment assimiler l’ampleur du drame, en comprendre les ressorts pour parvenir à les prévenir ? Ce ne sont pas les discours projetés à l’emporte-pièce sur ces affaires qui vont nous... Lire la Suite →
Vers le paradis, de Hanya Yanagihara (Grasset, 2022)
Au départ, j’ai été appâtée par l’ambition de cette uchronie. Imaginez un peu le chemin qu’auraient pu prendre les États-Unis au 19e siècle s’ils n’étaient pas devenus un État fédéral mais un conglomérat de grandes régions dont certaines auraient établi un contrat social singulier. Tout ne serait pas différent, il y aurait les villes et... Lire la Suite →
Les forces, de Laura Vazquez (Éditions du Sous-Sol, 2025)
D’emblée, le texte est singulier – cela semble être la marque de fabrique des éditions du Sous-Sol, dont j’avais déjà dévoré deux pépites inclassables : Les naufragés du Wager (de David Grann) et Mon vrai nom est Elisabeth (d’Adèle Yon). Ici, l’écriture saccadée, le ton introspectif, le flottement des temps posent une voix fragile, en quête... Lire la Suite →
The Every, de Dave Eggers (2021, traduction parue chez Gallimard sous le titre Le Tout en 2025)
Le Tout est une multinationale née du rachat, par un géant de la tech, du site de commerce en ligne nommé d’après une jungle sud-américaine (toute ressemblance…). Une sorte de monstre hégémonique aux têtes multiples et aux ambitions totalisantes. Un empire tentaculaire auquel les humains se soumettent volontairement, troquant leurs données, leur vie privée et... Lire la Suite →
L’œuvre du serpent, de Norman Jangot (Éditions Héloïse d’Ormesson, 2024)
Au départ, j’étais très emballée par le registre, à la frontière entre polar et roman post-apocalyptique. J'en oublie certainement mais à chaud, sur ce créneau stimulant, je ne vois que Chien 51, de Laurent Gaudé. Norman Jangot creuse ce sillon original avec des accents écolos, critiques des dérives du capitalisme et du productivisme, imaginant qu'elles... Lire la Suite →
Mon vrai nom est Elisabeth, d’Adèle Yon (Éditions du sous-sol, 2025)
« La colère peut-elle être un attribut féminin ? » Qui était Betsy ? Pourquoi la chronique familiale reste-t-elle si floue quant à sa personne ? Les membres de la (très nombreuse et très bourgeoise) famille d’Adèle Yon se montrent assez rétifs à évoquer cette arrière-grand-mère née en 1916 qui les hante pourtant comme un fantôme : réticence de principe à... Lire la Suite →
All the colours of the dark, de Chris Whitaker (Orion fiction, 2024 – traduit Toutes les nuances de la nuit, chez Sonatine, 2025)
À Monta Clare, petite bourgade de l’Ozark – région sauvage entre Missouri, Oklahoma, Arkansas et Kansas –, le panorama est aussi grandiose que l’existence est sombre. Né avec un seul œil, Patch a perdu son père au Vietnam et sa mère dans l’alcool. Le garçon semble presque trop sensible pour ce monde, avec sa sincérité... Lire la Suite →
Ta promesse, de Camille Laurens (Gallimard, 2025)
C’est une romance, c’est une belle histoire – sauf que dès le prologue, on sait qu’elle va vriller. Une maison désolée, un drame. Comment en est-on arrivé là ? Voilà la question qui nous taraude quand la narratrice reprend le fil des événements du début, se souvenant de la rencontre, du coup de foudre, de l’extase... Lire la Suite →