Les Terres promises sont celles du grand ouest, ces contrées réputées vierges où au 19e siècle, aventuriers, maudits et désespérés cherchaient à prendre un nouveau départ. Les promesses étaient dorées, la réalité d’une noirceur inimaginable à l’encre de laquelle Bénédicte Dupré La Tour nourrit sa plume. Ayant tout récemment dévoré Mémoires sauvées de l'eau, de... Lire la Suite →
L’Éclipse, de Sarah Bussy (Julliard, 2024)
« Je pourrais disparaître là maintenant, pensa Camille, ils ne s’en rendraient pas compte. Ou bien plus tard. Trop tard ? » L’intrigue est nouée en quelques mots déconcertants : lors d’une balade en forêt, une jeune femme, se voyant distancée par son partenaire qui porte leur enfant, entrevoit la possibilité de disparaître. Et cède à son impulsion, bifurquant... Lire la Suite →
Les sentiers de neige, de Kev Lambert (Le nouvel Attila, 2024)
Noël ne s’annonce pas féérique pour Zoey : ses parents viennent de se séparer, la cruauté de la cour de récré attise son mal-être et il semble vain d’espérer une intervention constructive des adultes. Pour couronner le tout, Zoey et son père s'apprêtent à passer les fêtes dans la nombreuse, bruyante et pénible famille de Chicoutimi.... Lire la Suite →
Le rêve du jaguar, de Miguel Bonnefoy (Rivages, 2024)
Pour conquérir le cœur d’une jeune fille, le protagoniste du Rêve du jaguar collecte auprès des passants une myriade d'histoires d’amour extraordinaires qu’il rassemble dans un cahier. Miguel Bonnefoy donne l’impression de s’être, lui aussi, posté dans les rues de Maracaibo, toutes oreilles ouvertes, puis d’avoir tissé une mosaïque de destins romanesques : dans ces pages,... Lire la Suite →
La petite bonne, de Bérénice Pichat (Les Avrils, 2024)
Certain.e.s auteur.ice.s me sidèrent par leur capacité à développer une intrigue à partir de presque rien : un quasi huis-clos borné par une maison bourgeoise des années 1930, un trio de personnages – la petite bonne qui donne son titre au roman, son maître, sa maîtresse – et un élément perturbateur qui aurait pu rester insignifiant :... Lire la Suite →
Madelaine avant l’aube, de Sandrine Collette (Lattès, 2024)
Rentrée littéraire, huitième lecture ! Pas le moindre interstice, la plus infime marge ou fissure susceptible de laisser un peu de jeu : le monde imaginé par Sandrine Collette est verrouillé jusqu’au dernier centimètre carré, sous le joug des maîtres. On ignore si on a glissé dans un régime féodal du passé ou dans la noirceur d’un... Lire la Suite →
Jacaranda, de Gaël Faye (Grasset, 2024)
Huit ans après Petit Pays, le nouveau roman de Gaël Faye était l’un des plus attendus de cette rentrée littéraire. Il va sans dire que j’avais repéré de longue date sa belle couverture poétique et que j’étais sur les rangs pour le lire dès sa sortie. Jacaranda sonde les failles laissées par le génocide au... Lire la Suite →
Le Bastion des Larmes, de Abdellah Taïa (Julliard, 2024)
Six sœurs, trois frères. Dans cette société marocaine qui cloisonne largement l’existence des hommes et des femmes, c'est de ses sœurs que Youssef se sent proche. Elles forment un cercle soudé et fascinant qu’il désespère de pouvoir rejoindre. À l’occasion d’une visite dans la ville de leur enfance, Salé, pour vendre l’appartement de leur mère,... Lire la Suite →
Arcadie, de Emmanuelle Bayamack-Tam (POL, 2018)
La voix de Farah s’impose d’emblée – ce ton tonique et implacable d’ado dont on ne sait pas complètement s’il témoigne d’un sens de l’observation redoutable ou d’une ironie plus féroce encore. Il faut dire que la communauté de Liberty House offre à Farah un terrain propice. Ce havre en retrait du monde abrite un... Lire la Suite →
Calme et tempête, de Maeva Rubli (Joie de Lire, 2024)
Calme et tempête est de ces albums qui se lisent dans les deux sens. Recto l’histoire d’un garçon au visage étrangement bleuté et aux boucles tendres. Verso celle d’un enfant livide. Deux mouflets donc a priori on ne peut plus différents. Sauf qu’à voir leurs sourires timides et leurs regards qui en disent long, on... Lire la Suite →