Cet album a beau nous entraîner dans un monde de lapins (et pas de moutons), il faut bien admettre que les marges pour se singulariser, sortir du rang et des sentiers battus y sont minimes. Ces lapins-là se ressemblent tous, travaillent, remuent et agitent leurs oreilles de concert, unissant harmonieusement leurs forces autour d’un ambitieux projet de construction…
Tous assortis, conformes, orthodoxes. Jusque dans leurs songes, puisque ces mignonnes bestioles rêvent toutes de carottes ! Toutes ? Pas tout à fait. Bernard, lui, se sent décalé, voire franchement minoritaire. Voyez-vous, les carottes, très peu pour lui. Ce qui le fait vraiment vibrer d’enthousiasme, c’est… la disco, les paillettes et les heures à se déhancher sous le feu des projecteurs ! Osera-t-il un jour s’affirmer tel qu’il est et affronter le regard des autres ?
Cet album pétillant est raconté et dessiné avec un mélange réjouissant de gaieté, de fantaisie et d’ironie. Et quel plaisir de voir Bernard prendre joyeusement son pied en ondulant, dans son costume bigarré, au rythme de la musique ! Derrière l’humour se découvre une leçon de vie qui invite à rêver et vivre au-delà des conventions. Et une réflexion très juste sur les vertus émancipatrices de ceux qui osent être différents – et qui, d’une certaine manière, rendent service à tous les autres. Le conformisme et la peur d’être rejeté du groupe à cause de ses singularités sont des préoccupations essentielles des enfants (et des plus grands !). N’oublie pas ton rêve ne manquera pas de parler à toutes et tous à partir de trois ans.
N’hésitez pas à lire l’avis de Chlop !
« Je me suis toujours comporté comme un lapin doit se comporter.
Je faisais ce que je pensais devoir faire.Je remuais le nez.Je dressais les oreilles.Je mangeais de l’herbe et je creusais des trous dans les champs, parce que c’est ce que les lapins font habituellement.Et que je n’étais pas occupé à faire tout cela, j’essayais simplement d’avoir l’air le plus mignon possible. »
« Quand ils dormaient, je dormais aussi.
Et comme eux, je rêvais.
Mais MES rêves n’étaient pas les mêmes que ceux des autres.
Ils étaient moins… lapinesques.
Et plus… insolites. »
Lu en février 2020 – Little Urban, 13,50€
Il est trop chouette cet album !
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