Amoureux, de Hélène Delforge et Quentin Gréban (Mijade, 2020)

Amoureux

Beaucoup de mots ne devraient se décliner qu’au pluriel. Prenez « Amour », par exemple : ce mot unique recouvre en réalité un kaléidoscope d’expériences singulières qu’il serait très dommage de cantonner aux clichés : « Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants… » Oui, certes, mais parlons aussi du flirt, du coup de foudre, de la complicité construite pendant toute une vie, et du spectre infini que l’on peut imaginer entre ces pôles. Des amours euphorisantes et joyeuses. Des amours tendres, dévorantes, sensuelles, coquines. Des amours vacillantes, tourmentées, nostalgiques. Amours adolescentes, amours surgies au crépuscule d’une vie quand on ne les attendait peut-être plus. Amours de marins, amours de serveuses, amours de soldats, amours de femmes…

Amoureux_extrait 1

Amoureux_extrait 2

Ce sont ces saveurs douces et amères que ce très bel album célèbre en grand format. Multitude d’histoires racontées et illustrées avec poésie, souvent condensées en une pensée, une impression fugace.

Je ne lis pour ainsi dire aucune romance, et peu de livres conceptuels : il ne m’arrive pas souvent d’apprécier une lecture s’il n’y a pas une intrigue bien construite qui m’emporte de la première à la dernière page. Pourtant, j’ai été touchée par ces histoires que j’ai lues comme une ode à la vie. Qui rappellent aussi à quel point l’essentiel est précieux et éphémère. Des messages qui résonnent particulièrement en cette période qui nous bouscule dans nos certitudes et nous invite à nous recentrer sur l’essentiel. Une parenthèse hors-sol, une onde de douceur qui font du bien.

Le charme vintage des illustrations qui évoquent les années folles, la Libération et les Trente Glorieuses explique sans doute l’envie irrésistible que me donne cet album de fredonner des airs connus de Brel, de Piaf, de Brassens ou de Barbara. Je termine donc cette chronique en musique !

« Voilà combien de jours, voilà combien de nuits
Voilà combien de temps que tu es reparti
Tu m’as dit cette fois, c’est le dernier voyage
Pour nos cœurs déchirés, c’est le dernier naufrage
Au printemps, tu verras, je serai de retour
Le printemps, c’est joli pour se parler d’amour
Nous irons voir ensemble les jardins refleuris
Et déambulerons dans les rues de Paris. »
(Barbara)

Les avis de Linda et de Chloé

Lu en mai 2020 – Mijade, 20€

4 commentaires sur “Amoureux, de Hélène Delforge et Quentin Gréban (Mijade, 2020)

Ajouter un commentaire

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Site Web créé avec WordPress.com.

Retour en haut ↑

%d blogueurs aiment cette page :