La Honte, de Arttu Tuominen (La Martinière, 2025)

Une adolescente seule dans un parc – enfin seule, jusqu’à ce qu’arrive un homme mystérieux…

Une mère catastrophée vient signaler la disparition de sa fille au commissariat de Pori : fugue ? Accident ? Enlèvement ? L’affaire fait monter des angoisses personnelles chez l’inspectrice principale Linda Toivonen, dont la fille est scolarisée dans le même collège que la disparue. Le récit de son enquête est ponctué de coupures de presse relatives à diverses disparitions à travers le pays, suggérant qu’on pourrait avoir affaire à un tueur en série, mais aussi de flashbacks ravivant les souvenirs douloureux qu’a Linda de sa propre adolescence. Sans compter les références récurrentes à Peter Pan (mais que vient-il faire dans cette galère ? Ne comptez pas sur moi pour vous le révéler !)

C’est rythmé et nourri de réflexions sur la complexité des relations dans les familles recomposées, les relations parent-enfant à l’ère des réseaux sociaux, le poids de la solitude.

J’aurais peut-être dû faire carrière dans la police nordique : figurez-vous qu’il ne m’a pas fallu le tiers du roman pour identifier avec certitude le coupable. J’avais envie de secouer l’enquêtrice dont je n’en revenais pas qu’elle ne voie pas l’évidence, toute accaparée qu’elle était par ses préoccupations personnelles. Cela dit, si je me fie aux polars que j’ai pu lire, j’ai peut-être mieux fait de m’abstenir d’embrasser cette carrière au vu du taux de dépression et d’alcoolisme chez les enquêteurs scandinaves. Linda ne fait pas exception, elle qui boit tous les jours et au moindre prétexte, même si elle n’en a pas conscience, à moins que la honte ne soit trop forte pour l’admettre…

J’aurais vraiment aimé être plus embarquée par ce roman, ayant entendu beaucoup de bien des volumes précédents de cette série qui brosse une fresque sociale de la Finlande au prisme de la région du Delta noir formé par le fleuve Kokemäenjoki et la mer Baltique. Le tome précédent, notamment, Tous les silences, propose une plongée dans le passé nazi de la Finlande qui semble avoir beaucoup intéressé ses lecteurs. Mais je suis restée ici sur ma faim, tant sur le plan de l’intrigue policière que sur celui du décor finlandais, pays qui m’intrigue mais sur lequel j’ai finalement très peu appris en dehors des clichés des polars nordiques. La plume ne m’a pas non plus semblé extraordinaire, particulièrement les dialogues.

Un rendez-vous manqué, donc, qui me laisse cependant curieuse de découvrir si les précédents volumes sont à la hauteur de leur réputation.

Merci beaucoup à l’éditeur et à NetGalley de m’avoir donné la possibilité de lire ce titre avant sa parution.

Lu en août 2025 – La Martinière, 22€

3 commentaires sur “La Honte, de Arttu Tuominen (La Martinière, 2025)

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  1. J’ai beaucoup aimé « Tous les silences » de cet auteur dont c’était le premier livre que je découvrais… pas encore lu les autres. Pour celui-là, tu me donnes plutôt envie de passer mon chemin… merci pour ta chronique !

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    1. Voilà, il paraît qu’il est très bien ! Je ne sais pas pour « La Honte » – tu as compris que je n’ai pas du tout accroché mais tous les autres billets que je vois passer sont positifs, alors je suis un peu perplexe… N’hésite pas à aller les lire aussi 🙂

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