
Un peu à la manière de Ken Follett, Olivier Norek offre un récit romancé et incarné de la guerre d’Hiver qui opposa la Finlande à la Russie entre novembre 1939 et mars 1940. En lisant ces pages, on vit à hauteur de soldat, d’infirmière, de dignitaire ou de petite souris infiltrée dans l’état-major russe les manœuvres diplomatiques et militaires de la Russie, la mobilisation des hommes et femmes finlandais pour un combat qui semblait désespéré, leur résistance acharnée lors des combats qui se déchaînent au cœur d’un hiver implacable.
« Des soldats à qui l’on avait promis un conflit rapide et facile venaient de perdre la vie sur une terre dont ils n’avaient que faire, dans un pays que le Kremlin avait hissé au rang d’ennemi à force de propagande et contre lequel ils n’avaient aucun ressentiment à peine une semaine plus tôt, car ce n’était pas une nation entière qui avait déclaré la guerre, mais un seul homme qui en avait décidé. »
Ça vous dit quelque chose ? J’ai été sidérée de découvrir à quel point cette page d’histoire aussi épique que méconnue résonne avec ce que les Ukrainiens vivent aujourd’hui. Invasion d’un pays qui se revendique souverain, brutalité militaire, guerre d’information – tout cela a un goût désagréablement actuel.
On le comprend en lisant la note finale, l’auteur a reconstitué méticuleusement cet épisode. Surtout, il y a débusqué un matériau romanesque extraordinaire. La guerre d’Hiver, c’est le combat de David contre Goliath : comment une armée en nette infériorité numérique et matérielle est-elle parvenue à mettre en déroute l’armée rouge ? L’histoire est passionnante, émouvante et inspirante. Elle implique une galerie de personnages hauts en couleur, au premier rang desquels Simo Häyhä, sniper finlandais qui devint une légende vivante et que les Russes surnommèrent la « Mort blanche ». Son histoire permet à l’auteur de sonder les extrémités auxquelles les humains peuvent en arriver lorsqu’ils sont poussés dans leurs retranchements, mais aussi de célébrer la force presque magique de l’amitié.
Un roman de guerre porté par un souffle puissant. Très noir, mais éclairant.
Lu en novembre 2024 – Michel Lafon, 21,95€
Je suis tout à fait en phase avec ton avis qui rejoint le mien. Olivier Norek a su donner beaucoup de souffle romanesque à cet épisode méconnu qui résonne pourtant très fort aujourd’hui.
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Merci beaucoup, c’est en effet une très belle surprise de cette rentrée littéraire. Je vais aller de ce pas regarder si tu as publié ton avis !
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Je me demandais justement ce que valait ce titre. Ma confiance en ton jugement me dit que je peux sans soucis l’ajouter à mes livres à lire !
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C’est vraiment intéressant, pour ma part, je suis vraiment contente de l’avoir lu ! Après, c’est une histoire qui charrie son lot de glace et de sang – il faut le savoir avant de te lancer.
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En même temps vu le contexte historique, on est un peu prévenu d’avance non ?
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Oui, tu as tout à fait raison. Je te le disais parce que j’ai vu que certains (rares) billets sur Babelio regrettaient un roman trop violent. Personnellement, cela m’a semblé cohérent avec le propos et pas outrancier, d’autant que c’est extrêmement documenté !
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Peut-être ces personnes ne s’attendaient-elles pas à un livre historique…
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Oui 🙂
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Je ne suis pas très roman de guerre mais celui-ci me tente pas mal, ne connaissant rien à cet épisode historique.
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Je ne sais pas si cela t’aidera, mais moi non plus, à la base, je n’ai aucune prédilection pour le genre du roman de guerre 🙂
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Je suis tout à fait d’accord avec toi… j’ai beaucoup aimé ce livre et le travail de recherche et d’écriture d’Olivier est remarquable ! Il rend hommage à ce fait historique tellement méconnu. Merci pour ta chronique !
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