L’affaire Caïus, de Henry Winterfeld (1953 pour l’édition originale en allemand, traduction française de 2001)

Lu à haute voix en mai 2018

« Caïus est un âne ». La formule gravée par le jeune Rufus, élève de l’école Xanthos, sur une tablette de cire aurait pu rester une blague potache si une inscription identique n’avait pas été tracée le lendemain sur le temple de Minerve. Les soupçons se tournent naturellement vers Rufus, mais celui-ci clame son innocence. Ses camarades de classe mènent l’enquête à travers Rome : qui a osé commettre un tel sacrilège ? Pourquoi en vouloir à Caïus, fils d’un influent sénateur ? Rufus est-il coupable ou victime ?

Nous avons tous adoré ce roman pour plusieurs raisons : avant tout, l’intrigue très bien construite qui nous tient en haleine de la première à la dernière page du roman. Les chapitres sont découpés pour maintenir le suspense à son paroxysme : nous avons littéralement dévoré ce livre qui a inspiré à Antoine et à Hugo une bonne dose de frisson et s’est avéré complètement addictif.

Ensuite, ce roman nous plonge dans la Rome antique et permet d’apprendre plein de choses tout en restant très accessible à de jeunes lecteurs, avec ses 250 pages organisées en chapitres assez courts. Des bains de Diane au forum, en passant par le cirque, les temples, le Palais impérial, l’école et les différentes collines de Rome, le livre nous conduit à travers la ville et nous fait découvrir le quotidien des Romains du 1er siècle après Jésus-Christ. En toile de fond évoluent patriciens, sénateurs, consul, militaires et magistrats, mais aussi esclaves, précepteurs, rédacteurs des nouvelles, artisans et galériens. Il est question de conquête des Gaules, d’histoire, de mythologie, de superstitions et de politique. De petites notes de bas de page expliquent très simplement les termes techniques et historiques.

Malgré ce contexte historique très présent, les enfants se sont très facilement identifiés aux jeunes héros de l’histoire qui pourraient finalement être les écoliers de n’importe quelle classe. Ils ont, en particulier, beaucoup ri des élucubrations d’Antoine que son imagination fertile lui inspire en toute situation…

Enfin, les raisonnements et les hypothèses développés par la fine équipe à partir des indices rencontrés permettent de façon très ludique de s’associer à l’enquête – Antoine et Hugo s’en sont donné à cœur joie… L’affaire Caïus nous semble donc offrir donc une excellente première initiation au genre policier !

Par ici pour voir ce que je dis du tome suivant de cette série !

Extraits

« Ils commençaient à trouver bizarre l’absence de leur maître, et les propos d’Antoine n’étaient pas faits pour les rassurer.
– Et pour quelle raison crois-tu que Lukos aurait pu le tuer ? lui demanda sèchement Mucius.
– Oh ! Pour une raison bien simple, répondit Antoine. C’est parce que le bruit de l’école dérange Lukos pendant ses consultations.
– Le mobile du crime me semble insuffisant ! objecta Jules en prenant la voix de son père, un juge réputé.
Antoine haussa les épaules.
– Eh bien, il ne l’a pas tué, dit-il. Il l’a métamorphosé en cochon, ce qui revient au même.
Malgré leur inquiétude, les élèves ne purent s’empêcher de rire. Mais Jules insista.
– Si Xantippe était transformé en cochon, dit-il, nous l’entendrions grogner à côté !
– Pas forcément, dit Antoine. Lukos a pu le métamorphoser en cochon muet.
– Ça n’existe pas !
Il se disputèrent alors pour savoir s’il y avait ou non des cochons muets. Publius allait intervenir dans la discussion lorsque ses yeux tombèrent sur le mur, derrière le pupitre de Xantippe, et il s’écria :
– Tiens ! La tablette a disparu ! ».

« Les jeunes garçons furent impressionnés par l’accent de sincérité de Rufus. Jusqu’à présent, ils avaient eu la conviction que leur ami était l’auteur de l’inscription, et l’idée que ce pût être quelqu’un d’autre ne les avait même pas effleurés.
– Jure-le ! ordonna Mucius.
– Je le jure ! dit Rufus d’une voix ferme et en levant la main droite.
Mucius se retourna alors et considéra ses compagnons d’un œil soupçonneux.
– Ne serait-ce pas l’un de vous ? demanda-t-il sur un ton menaçant.
– En tout cas, ce n’est pas moi ! répliqua Publius en prenant un air offensé.
– Moi, reprit Rufus, j’ai si souvent répété à Caïus qu’il était un âne, que je n’éprouve pas le besoin de l’écrire encore sur les murs. »

« Un homme riche doit commettre ses crimes lui-même, s’il veut dormir tranquille. »

Livre de Poche Jeunesse (Hachette), 5,90€

affaire caius

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