
Cette peur a beau être petite, sa présence de tous les instants inquiète le jeune narrateur de cette histoire. Dissimulée dans les recoins sombres, accrochée à l’extérieur des fenêtres le soir ou dans le regard de la maîtresse, elle semble le guetter. Alors il se rassure auprès de ses parents, fait du bruit, tente de courir plus vite que la peur, apprend à l’éviter. Pourtant, c’est elle qui devrait avoir peur ! Car elle n’a aucune chance : un jour, elle sera assez petite pour que l’enfant soit plus grand, trop grand pour elle.
J’ai aimé l’idée de représenter la peur par une forme noire indistincte qui se tapit dans les coulisses du quotidien. Cette poésie permet d’évoquer le sujet avec justesse, dans le cadre d’un texte court. Anne-Lise Boutin (Les frères Zzli) donne joliment forme à la métaphore dans des illustrations en bichromie bleu/orange au charme vintage.

Ce petit roman m’a donné le plaisir de découvrir la collection Ginko des éditions Voce Verso : une chouette porte d’entrée dans la lecture, avec des textes illustrés courts (classés de 1 ginko : « je commence à lire » à 3 : « je dévore »).
À lire pour apprivoiser ses peurs !
Lu à voix haute en octobre 2022 – Voce Verso, 8€