Black Summer : une enquête de Washington Poe, de M.W. Craven (L’archipel, 2023)

Enquête pour meurtre sur fond de cuisine étoilée !

Le Morning Star parle de « meilleure intrigue policière de l’année » et le roman a une moyenne de 4.25/5 sur Babelio. Et de fait ça partait très bien entre Black Summer et moi : un incipit confondant, placé sous le signe des ortolans, qui instaure d’emblée la tension, un mystère digne de la fameuse chambre jaune, un enquêteur qui semble avoir, lui aussi, sa part de secret. Sans compter la tempête qui monte.

« Dans le sud de la France vit un oiseau baptisé l’ortolan.
Il mesure une quinzaine de centimètres et pèse à peine trente grammes. Il est doté d’une tête gris-vert, d’une gorge jaune pâle et d’un ravissant plumage orange. Sans oublier un bec rose, ainsi que deux yeux d’un noir brillant. Ses trilles délicats sont charmants.
La beauté à l’état pur.
La plupart de ceux qui voient un ortolan voudraient l’apprivoiser.
La plupart, mais pas tous.
Certains restent insensibles à sa beauté.
Ils lui voient une autre qualité.
Car l’ortolan est également l’ingrédient principal d’une pratique culinaire barbare.« 

Je me suis donc laissé happer par l’histoire de Jared Keaton, ce chef célébrissime emprisonné six ans plus tôt pour le meurtre de sa fille, mais opportunément lavé de tout soupçon lorsque celle-ci réapparaît. Face aux éléments de l’enquête, on se demande à la fois comment celle-ci a pu ressusciter et ce qu’il va advenir de l’inspecteur Washington Poe dont Keaton a juré de se venger…

Pourtant, la machine s’est grippée par la suite. J’ai d’abord tiqué sur plusieurs personnages, monolithiques à la limite de la caricature. Il y a la « geek surdouée mais socialement inadaptée », le flic carriériste, le psychopathe dont chaque cellule vibre de férocité, etc. Puis l’intrigue s’est mise à suivre des méandres complètement invraisemblables. La police se laisse balader par l’assassin sans réflexivité aucune. Et surtout la résolution m’a semblé tomber comme un cheveu sur la soupe.

Je reste donc un peu sur l’impression d’être passée à côté d’un roman qui semble très apprécié par ailleurs. Je remercie l’éditeur et Babelio de m’avoir permis de découvrir Black Summer et je suis désolée que mon avis ne soit pas plus positif.

Lu en janvier 2024 – L’archipel, 23€