Le livre extraordinaire de l’Égypte antique, de Philip Steele, illustré par Eugenia Nobati (Little Urban, 2022)

Une pépite pour les fondus d’Égypte antique ! Et quel enfant ne l’est pas ?

L’objet-livre interpelle avec sa stature pharaonique, ses dorures et le regard insondable du masque de Toutankhamon. En soulevant la couverture épaisse, on ouvre la porte d’un autre monde. La mise en scène est somptueuse : deuxième de couverture ornée de hiéroglyphes, papier lourd comme du papyrus, pages bordées d’élégants carreaux de mosaïques… Maintenant de quoi s’agit-il ? Ce documentaire nous entraîne à la découverte de l’Égypte antique en prenant pour fil conducteur une quarantaine d’objets emblématiques : cercueils d’Hénouttaouy, buste de Néfertiti, momie de chat, trône royal, etc.

Nous avons feuilleté cet album au gré de nos envies, nous arrêtant sur les pièces qui nous intriguaient sur le moment. Chacune est présentée sur une double-page avec une splendide reproduction, des explications sur sa fabrication, les usages dont elle a fait l’objet ainsi que la signification des nombreux symboles. Un encadré détaille également le lieu de sa découverte (une belle carte donne un aperçu global à la fin de l’album) et des éléments chiffrés. Nous nous sommes amusés à masquer ces informations et à essayer de deviner l’âge et la taille de chacun : pas évident !

Ces pages montrent très bien comment les fouilles archéologiques permettent de reconstituer le fonctionnement d’une société ancienne : divinités et croyances relatives à l’au-delà, habitations et jardins, agriculture et préparation du pain, rôle des scribes, jeux, rapport à la musique ou aux animaux domestiques… Vous imaginerez aisément notre allégresse en découvrant, par exemple, que le dieu Bès était représenté sous la forme d’une sorte de lapin crétin (enfin c’est notre interprétation). Ou que les Égyptiens fabriquaient des amulettes et des flacons de parfum en forme de hérisson puisque cet animal faisait office de porte-bonheur – ces braves bestioles ne craignent pas le venin des serpents ou des scorpions, et ne semblent-elles pas ressusciter à la fin de leur hibernation ?

Outre ces informations mirifiques, je retiens de ces pages la grâce émouvante de ces objets millénaires. Voyez plutôt cet hippopotame en faïence bleue orné de fleurs de lotus ou cette reine à couronne de plume dans laquelle certains voyaient une incarnation d’Hathor, divinité du ciel, des felles, de la fertilité et de l’amour.

Un régal pour les yeux et l’esprit !

Lu en février-mars 2023 – Little Urban, traduction d’Emmanuel Gros, 23€

8 commentaires sur “Le livre extraordinaire de l’Égypte antique, de Philip Steele, illustré par Eugenia Nobati (Little Urban, 2022)

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    1. La mise en page est assez classique mais j’ai trouvé l’approche par les objets très parlante pour comprendre à la fois le travail des archéologues et en savoir plus sur le fonctionnement de la société égyptienne. J’espère qu’il te plaira autant qu’à nous si tu te lances !

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  1. J’ai feuilleté plusieurs livres de cette collection qui semble tout simplement géniale. Merci pour ton retour, je vais tentée l’expérience pour l’anniversaire de mon neveu.

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    1. Merci beaucoup pour ta confiance ! Ce sont vraiment de très beaux livres. Il me semble que la collection était jusqu’à maintenant dédiée aux animaux (là encore avec des photos magnifiques), plus récemment ils ont commencé à couvrir des thèmes historiques. Il y a aussi la collection « Le monde extraordinaire de… » qui couvre des personnages célèbres. Nous avons ADORÉ ceux sur Shakespeare et Darwin. J’espère que ton neveu sera aussi enthousiaste que mes moussaillons !

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