Le passage, de Louis Sachar (Folio Junior, 2016 pour la traduction en français)

« Quand on passe toute sa vie à creuser un trou, dit-il, on ne peut que monter plus haut. »

La vie n’a pas été tendre avec Stanley. On pourrait même dire que ce pauvre gosse est un peu la poisse incarnée. Il n’y peut rien, c’est de famille, depuis quatre générations au moins ! Toujours est-il que pour avoir été une fois de plus au mauvais endroit au mauvais moment, le voici à creuser des trous au (mal-nommé) Camp du Lac Vert, encadré par des adultes dignes des pires personnages de Roald Dahl. Des trous, me direz-vous, mais pourquoi donc ? Et bien, c’est une longue histoire impliquant deux cochons imposants, un certain nombre de pieds qui puent, des quantités considérables d’oignons, le Pouce de Dieu, une légendaire hors-la-loi et de non moins redoutables lézards à tâches jaunes…

« Beaucoup de gens ne croient pas aux mauvais sorts.
Beaucoup de gens ne croient pas non plus aux lézards à tâches jaunes, mais si l’un d’eux vous mord, il importe peu que vous y ayez cru ou pas. »

Louis Sachar bâtit son intrigue en entremêlant une affaire contemporaine et d’anciennes histoires qui nous transportent aux heures les plus rudes du Far West. On nage dans l’absurde, avec des personnages aux noms loufoques, des dialogues décalés et un humour noir décapant comme du venin de serpent à sonnette. Tout ça dans un décor désertique que nous ne sommes pas prêts d’oublier.

Sur le mode de l’humour, le livre tourne en dérision le tout-répressif, pointe le racisme, l’obscurantisme et le peu de cas qui est fait de la volonté des femmes. On se demande par exemple jusqu’où l’auteur osera aller dans les tortures infligées pour remettre les jeunes délinquants sur le droit chemin. En même temps, c’est une lecture optimiste qui invite à ne jamais désespérer et à croire en l’entraide et en l’amitié qui peut germer sur les sols les plus arides. Stanley est un personnage vraiment sympathique, gentil comme tout et philosophe dans l’adversité.

Un roman drôle et sombre qui donne à réfléchir ! Avec tout ça, je ne suis pas surprise de voir que ce roman a reçu le Book Award en 1998 et le Prix Sorcières en 2001.

PS : par contre, je ne comprends pas du tout pourquoi le titre Holes a été traduit Le passage qui ne me semble avoir aucun sens par rapport au contenu du livre.

Lecture commune avec Antoine en juillet 2022 – Folio Junior, traduction de Jean-François Menard, 7,50€

Un commentaire sur “Le passage, de Louis Sachar (Folio Junior, 2016 pour la traduction en français)

Ajouter un commentaire

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Site Web créé avec WordPress.com.

Retour en haut ↑

%d blogueurs aiment cette page :