
La magie de la littérature se nourrit de la représentation de personnages différents. Cela permet à chacun.e de lire des histoires qui lui ressemblent, mais aussi d’élargir ses horizons en découvrant d’autres perspectives que les siennes. Les personnages issus de la diversité sont toujours sous-représentés en littérature mais les choses bougent petit à petit. Si l’excellent Talents Hauts est souvent cité en exemple d’éditeur qui bouscule les normes dominantes, je trouve que Nathan se démarque aussi, avec des titres donnant le premier rôle à des femmes racisées (The Hate U Give d’Angie Thomas, Signé poète X et les autres romans d’Elizabeth Acevedo, L’énigme Edna de Florence Hinckel), des personnages LGBTQI (Sous ta peau le feu, de Séverine Vidal), voire aux deux (Le déclencheur, de Neal Shusterman). Des titres dont le succès montre que la demande est là.
Dédié à « tous les Noirs du monde », ce roman est un excellent exemple de cette politique éditoriale. Le titre anglais Blackout a d’ailleurs une polysémie très bien trouvée.
La forme du texte sort de l’ordinaire : à partir d’une spectaculaire panne d’électricité qui plongerait New York dans l’obscurité, six stars américaines du Young Adult imaginent les rapprochements et les rencontres provoqués… et les étincelles qui jaillissent dans l’obscurité. Leurs nouvelles s’entrelacent plaisamment, par le biais de certains lieux et personnages, tissant un roman choral lumineux, une fresque-hommage à l’amour où le premier rôle revient à des personnages noirs et/ou LGBTQI.
Si cette originalité m’a séduite, le style ne m’a pas semblé extraordinaire. Trop de points d’exclamation, de « ouais », « wesh », « nan », etc. à mon goût, même si j’ai aimé la façon dont les rêves, les doutes et les passions des personnages se cristallisaient dans les dialogues. Il faut dire aussi que la romance, ce n’est pas du tout ma tasse de thé. Blackout à New York reste une lecture légère et distrayante. Ces tableaux forment un doux kaléidoscope de ce que peut être l’amour adolescent. Et un shoot de tendresse, ce n’est pas de refus par les temps qui courent !
Lu en juillet 2022 – Nathan, traduction de Nathalie Bru et Lucie Calmanovic-Plescoff, 16,95€
Dommage pour le style, mais le principe me séduit beaucoup tout comme la place laissée à la diversité 🙂
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Je pourrais me laisser tenter pour la forme et le fond 😉
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