Sapi le sapin, d’Olivier Tallec (Pastel, 2023)

« Sapi le sapin n’a pas eu la chance de naître dans la montagne,
il a vu le jour dans une immense sapinière
au bord d’une route nationale. »

– Sapi le sapin, sérieusement ?

Parfois le papa des moussaillons prend au vol la lecture du moment. S’il est très aimable par ailleurs, Noël l’agace. Mais un moussaillon se doit d’avoir de la répartie :

– Moi ça m’a directement donné envie d’ouvrir l’album, cette allitération entraînante. Carla, la carotte ? Anna l’ananas ? Victor, le vecteur ? On pourrait en trouver d’autres, ça me dirait tout autant. Et puis ça lui va bien, Sapi, regarde comme il est adorable avec ses yeux écarquillés, à essayer d’être le plus haut et le plus droit des sapins.

– Tu trouves ? Il ne ressemblerait pas plutôt à un cactus ? Un sapin, ça plutôt des branches tombantes que montantes, et puis bien réparties autour, pas en gros amas.

– Ah non, je te garantis que tu te trompes ! Attends, on google des images. Tu vois ? T’as des préjugés, là : on voit bien que les branches se dressent autour du tronc et ne tombent pas.

– Mettons. Mais cette obsession monomaniaque de vouloir devenir un sapin de Noël ? Est-ce qu’une poule rêve de passer à la casserole franchement ?

– Les idées fixes, ça a toujours quelque chose de réjouissant, et puis ça booste une intrigue – surtout si elles sont bizarres ! Que seraient La potion magique de Georges Bouillon sans l’obstination de Georges de faire ingérer à sa grand-mère un remontant de son cru ? Ou De Cape et de mots sans l’idée de Serine de devenir fou du roi, hein ?

– Et donc, il décide… de s’évader.

– Trop mignon de le voir extirper ses racines du sol ! Et la suite donne à réfléchir à ce qu’on voit dans Noël. Sapi en a une vision émerveillée, pleine de lustre et de bons sentiments – mais il est drôlement pris de court par la brièveté et l’hystérie du moment. Les humains n’ont vraiment pas l’air sympa vus d’une perspective sapinesque… C’est assez féroce, même. Regarde la chute !

– À ce propos, vous êtes au courant tous les deux qu’un sapin, ça ne se replante pas une fois coupé ?

– Si tu avais suivi, tu saurais qu’il N’A PAS ÉTÉ COUPÉ. IL S’EST ÉVADÉ ! Je sais pas toi, mais cette lecture m’a donné envie de bûche de Noël.

N’hésitez pas à lire l’avis de Tachan !

Lu à voix haute en décembre 2023 – L’école des loisirs, 15€

6 commentaires sur “Sapi le sapin, d’Olivier Tallec (Pastel, 2023)

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