La ville sans vent, d’Éléonore Devillepoix (Hachette, 2020)

La ville sans vent se trouve au cœur d’un régime verrouillé par un patriarche et une aristocratie crispés sur leurs privilèges. Le dôme qui protège les lieux du vent et du froid polaire semble également étouffer toute évolution politique : chaque caste reste cantonnée à son niveau et les préoccupations des basses classes n’ont que peu d’écho au sommet du système. Et pourtant, Lastyanax pourrait bien déjouer tous les déterminismes en grimpant un à un les échelons du pouvoir en dépit de ses origines modestes. Son chemin croise celui de Larka, une adolescente au passé trouble. Leurs quêtes respectives, l’un à la recherche de l’assassin de son mentor, l’autre sur les traces de ses origines, vont se croiser à un moment où sourdent de terribles conspirations politiques…

Le premier roman d’Éléonore Devillepoix, découvert sur le conseil avisé de Livresdavril, a plu à toute la famille : à la suite de mes moussaillons, je suis entrée avec plaisir dans l’univers d’Hyperborée où j’ai aimé voir une allégorie des clivages sociaux et de la marginalisation des minorités, de la mise en scène d’une méritocratie pour mieux préserver l’assise de puissantes dynasties, des jeux politiques de coalitions, de cooptation et de corruption ou encore de la désignation de boucs émissaires pour détourner l’attention des véritables menaces.

L’intrigue mêle judicieusement fantasy, dystopie et enquête criminelle. Cela fonctionne bien dans l’ensemble malgré un rythme un peu inégal, avec un certain flottement en cours de route et au contraire des dernières pages tellement magiques et rebondissantes que j’ai pu avoir un peu de mal à garder le fil. Certains personnages secondaires m’ont, par ailleurs, semblé trop stéréotypés (Phréton ou les trois mafieux par exemple). Cela n’enlève rien au duo de protagoniste, aussi intéressant qu’improbable, notamment grâce aux dilemmes de Lastyanax et à l’impulsivité déroutante d’Arka.

Un bon moment de lecture et un premier roman très prometteur, que je ne tarderai pas, comme les moussaillons de L’île aux trésors, à prolonger avec le deuxième tome !

N’hésitez pas à lire également l’avis de Linda.

Lu en août/septembre 2021 – Hachette, 18€

3 commentaires sur “La ville sans vent, d’Éléonore Devillepoix (Hachette, 2020)

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    1. Oui, après il faut dire que nous avons été quatre à le lire et mes enfants ne sont pas spécialement soigneux avec leurs lectures… Je pensais que ce problème était lié à un usage un peu extrême 🙂

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