
Quatrième de couverture intrigante, couverture bleutée un brin étrange, citations d’Andersen et de Brecht en épigraphe… Ce roman néerlandais avait de quoi piquer notre curiosité !
D’emblée, une tragédie semble se nouer : la tempête monte, le phare ne s’allume pas, un bateau fait naufrage. Responsable du désastre, le gardien de phare est incarcéré et sa fille Loupiotte envoyée travailler dans la Maison Noire. Celle qui abriterait un monstre, selon la rumeur… Quels sont les secrets enfermés dans la petite chambre du haut ? La quête de vérité de la fillette l’entraînera à la rencontre de personnages aussi bizarres qu’inoubliables !
« Une presqu’île est une île à peine reliée à la terre ferme, telle une dent de lait qui ne tient plus qu’à un fil. Sur la presqu’île de cette histoire se dresse un phare haut et gris, dont la lumière tournante éclaire pendant la nuit une petite ville située en bordure de mer. Ce phare guide les bateaux et évite qu’ils ne s’écrasent sur les rochers disposés malencontreusement au milieu de la baie. Il rend l’obscurité moins obscure, le vaste monde moins vaste, et l’océan immense moins immense. »
Les mots de Annet Schaap sont puissants. Ils brillent, résonnent comme un conte ou même comme une comptine. Ils rendent les personnages presque tangibles, déploient un univers dense, sombre et étrange, mais où l’espoir luit comme un phare.
Peut-être induite en erreur par la gaieté de la couverture (celle qui a été choisie en Allemagne donne d’emblée une tonalité toute autre, comme vous pouvez le constater ci-dessous), j’ai d’abord été surprise par la noirceur du propos. Une noirceur de ces contes (là encore) où les pères sont dysfonctionnels, les mères disparaissent et les enfants ne sont à l’abri de rien.

Mais Loupiotte porte bien son nom, elle rayonne, scintille même. Elle ne se laisse pas arrêter par les barrières sociales et les préjugés ; elle sent bien que l’amour, l’amitié, l’authenticité sont plus importants. Elle apprend à faire confiance à l’autre pour prendre confiance en elle-même. C’est beau de la voir, portée par la force de l’entraide, voguer irrésistiblement vers la liberté.
La narration, qui fait bifurquer l’intrigue à plusieurs reprises, aurait sans doute gagné à être plus linéaire. Il y a peut-être quelques longueurs au milieu du roman alors que le dénouement est très rapide. Je n’en suis pas moins ravie d’avoir découvert une vraie belle plume.
Un roman poétique, à la fois décalé et intemporel qui a fasciné mon moussaillon de onze ans et demi.
Lu à voix haute en septembre 2022 – L’école des loisirs, traduction de Maurice Lomré, 17€
Je ne pensais pas que le sujet était si sombre… Je verrai si j’accroche ou pas. Merci de ton retour.
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Ce n’est pas un défaut et comme je le disais, l’espoir est au rendez-vous ! Mais je pense que c’est mieux de le savoir avant de commencer la lecture.
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