Seizième printemps, de YunBo (Delcourt, 2022)

Quelle douceur du trait, quelle chatoyance des couleurs, quelle imagination dans l’exécution des détails ! Nous sommes sous le charme des aquarelles de l’autrice-illustratrice sud-coréenne YunBo. Avec elle, c’est tout naturellement que nous avons pris nos quartiers dans un pays peuplé d’animaux anthropomorphes. Rien que ce décor à mi-chemin entre forêt et village vaut vraiment le détour.

Dans l’une des petites maisons se noue un drame : la petite renarde Yeowoo brûle de fêter son anniversaire mais sa mère a visiblement la tête ailleurs et son père n’a rien préparé. C’est la dispute, puis la bêtise de trop. Les parents divorcent et Yeowoo est envoyée pour un temps indéterminé chez son grand-père et sa tante. Rongée par la colère et les doutes, la petite renarde devient difficile. Mais un jour s’installe dans la maison voisine Paulette, une poule adepte de jardinage qui prétend que chacun a en soi une fleur qui ne demande qu’à s’épanouir…

Sur près de 120 pages, on suit la croissance et la maturation de la jeune renarde confrontée à l’abandon de ses parents, la lassitude de son grand-père et l’étrangeté de sa tante. Il est question de solitude, d’amitié et de résilience. C’est fleuri et bien dans l’air du temps, mais ça n’en a pas moins plu à mon moussaillon qui s’est attaché à Yeowoo, a fondu de tendresse pour Paulette et s’est amusé des stéréotypes vis-à-vis des poules ou de la psychopathie puérile de la tante de 39 ans.


« – Même si j’aurais préféré qu’elle fréquente d’autres renards et pas une poule !
– C’est fiable, ça, une poule ?
– En tout cas, celle-là semble avoir bonne réputation auprès de ses voisins.
– Ah ? En tout cas, de manière générale, moi, je n’aime pas les poules !
– Pourquoi ?
– Beh, c’est parce que… elles ont des têtes bizarres. Je ne comprends pas ce qu’elles pensent. »

Et la mue lente d’une fillette colérique vers une jeune femme qui s’ouvre au monde est émouvante comme un coquelicot qui déploie ses pétales…

Une jolie découverte printanière qui invite à prendre soin de la fleur qui germe en nous et à ne pas hésiter à cultiver l’amitié par-delà les différences !

Merci à Linda pour la découverte, n’hésitez pas à aller lire son avis.

Lu en avril 2023 – Delcourt, 26,50€

7 commentaires sur “Seizième printemps, de YunBo (Delcourt, 2022)

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  1. Je fonds à chaque fois que je le vois passer, il a l’air si beau et touchant. Je le croyais plus cher et c’est pour ça que je ne l’avais pas pris entre autre, je vais peut-être craquer prochainement finalement ^^

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      1. C’est vraiment un bel objet mais c’est vrai qu’on est dans le haut des prix en BD. La semaine dernière, j’ai acheté La louve boréale chez Sarbacane (28€), ça m’a un peu piquée aussi même si comme ici, c’est un roman graphique épais et aussi Le poids des héros chez Casterman, là encore 24€ mais c’est un format somptueux…

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