
Voilà un petit livre plein de peps avec ses couleurs acidulées et cette maman qui en a sous le pied !
La vie aurait pu s’arrêter le jour où le papa du narrateur est « parti ». Mais le reste de la famille se serre les coudes dans une Méhari – vous savez, cette drôle de voiture plastifiée que Citroën produisait dans les années 1970 ! Cette bagnole tout-terrain vend du rêve, surtout quand c’est Julien Martinière qui la dessine. Imaginez une sorte de cabane mobile qu’on n’aurait pas peur de crotter et qui nous trimbalerait un peu partout, cheveux au vent, selon l’envie du moment.
J’ai lu ce livre deux fois, la première avec ma nièce et la deuxième avec mon fils cadet, tous les deux plutôt grands par rapport à la cible première de la collection. Ils ont unanimement adoré le même moment : ce passage où par un jour de grande chaleur, la maman coince un bouchon dans le petit trou du fond qu’elle remplit d’eau pour que les pieds barbotent. Irrésistible, non ? Et comment, franchement, ne pas succomber à cette maman qui s’adresse à son équipage en les appelant « moussaillons » ?

Vous l’aurez compris, nous sommes sous le charme et je ne vous cache pas que sous l’œil interloqué du reste de la famille, nous sommes allés vérifier si les Méharis étaient encore en vente en 2023…
« Alors par contre, il n’y a pas énormément d’éléments perturbateurs dans cette histoire », a judicieusement remarqué mon garçon. « Ni tsunami, ni épidémie, ni panne d’essence intempestive, ni même le moindre moustique pendant la nuit à la belle étoile. » Certes, certes. Mais ces pages sont chaudes comme une tasse de chocolat chaud partagée avec ses proches, douces comme le ronronnement du moteur, enivrantes comme l’appel du voyage et le souffle de la liberté. Et c’est bon à prendre parce qu’on le sait, « la vie, c’est comme une route en lacets ».
L’un des plus jolis titres de la collection Ginko !

Lu à voix haute en avril 2023 – Voce Verso éditions, 8,50€