
Si vous avez lu Le Problème à Trois Corps, vous brûlez sans doute de savoir comment l’humanité va se débrouiller face aux menaces qui se profilent à l’horizon ! Les quelques siècles de sursis qui restent suffiront-ils pour prévenir la catastrophe ? Une longue partie d’échecs s’annonce, avec pour enjeu le destin de l’humanité…
« Le plus grand obstacle à la survie de l’humanité, c’est l’humanité elle-même. »
Ce deuxième tome développe une vertigineuse expérience de pensée. Que ferions-nous face à la menace existentielle d’une invasion de la Terre ? Liu Cixin explore de manière fascinante les dilemmes d’action collective déclenchés par cette perspective. Je n’en dis pas plus sur leur nature ni sur la métaphore de la forêt sombre pour ne pas divulgâcher. Mais sachez que l’auteur jongle magistralement entre sciences physiques, réflexion philosophique et questionnements moraux et sociaux pour imaginer les réponses humaines. Et cela fournit un terreau romanesque sidérant. Ce n’est pas spécialement réjouissant, mais intellectuellement très stimulant et vraiment crédible (l’implacabilité des prophéties autoréalisatrices, l’arrogance et la naïveté des humains, les difficultés de coordonner leur réponse…).
Si les débuts du roman m’ont semblé un peu laborieux – la panique déclenchée par la crise imminente n’aide pas à trouver ses repères parmi la foule de personnages et de lieux – le roman devient véritablement captivant à partir de la mise en place du programme « Colmateurs ». Ce dernier donne une dimension personnelle à cette fresque développée à très grande échelle. On essaie de percer à jour le point de vue et le plan de chacun des Colmateurs, on suit anxieusement leur trajectoire et le déroulement des choses et c’est très, très prenant.
Les descriptions sont toujours grandioses, l’univers toujours aussi original, les personnages fascinants.
Une fable science-fictionnelle dont on ne se défait pas facilement, bientôt adaptée en série par Netflix !
N’hésitez pas à lire aussi mon avis sur les tomes 1 et 3.
Extrait
« L’univers est une forêt sombre dans laquelle chaque civilisation est un chasseur armé d’un fusil. Il glisse entre les arbres comme un spectre, relève légèrement les branches qui lui barrent la route, il s’efforce de ne pas faire de bruit avec ses pas. Il retient même sa respiration. Il doit être prudent, car la forêt est pleine d’autres chasseurs comme lui. S’il remarque une autre créature vivante, il n’a qu’un seul choix : ouvrir le feu et l’éliminer. Dans cette forêt, l’enfer c’est les autres. Une éternelle menace. Chaque créature qui devoile son existence est très vite anéantie. Voici la cartographie de la société cosmique. C’est la réponse au paradoxe de Fermi.
Mais dans cette forêt sombre, il y a un enfant idiot qui s’ appelle l’humanité, qui a allumé une torche et qui crie autour de lui : Je suis ici ! Je suis ici ! »
Lu en juin 2023 – Actes Sud, 12€
Mon tome préféré de la saga. Ce vertige quand les révélations tombent l’une après l’autre ❤️
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J’ai vraiment hâte de découvrir le troisième ! Malheureusement, il n’est pas encore dans ma PAL mais il va falloir me l’acheter en vue des vacances !
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