De larmes et d’écume, de Stéphane Michaka (PKJ, 2023)

L’énigme de la goélette fantôme

New-York, 1872, Elsie prend la fuite vers l’Europe à bord de la Mary Celeste. La goélette sera retrouvée trois semaines plus tard entièrement vide, flottant à la dérive, toutes écoutilles ouvertes, au large des Açores. Que s’est-il passé ? Mutinerie ? Tempête ? Le mystère passionnera, puis tombera dans l’oubli – sauf pour Basil Huntley, enquêteur pour une compagnie d’assurance maritime de la City de Londres, obsédé par les naufrages et le souvenir d’une certaine jeune fille. Onze ans plus tard, le détective n’a pas abandonné l’espoir de faire la lumière sur le sort de la Mary Celeste. Il est assisté par le jeune Spotty Finch bientôt gagné par la curiosité de son employeur…

– Cette goélette vidée de ses occupants est un conte à dormir debout ! s’irrite Finnegan.
– Les histoires de navire fantôme sont plaisantes, concède Randolph.
– Mais elles ne sont que des légendes, tranche Finnegan. Une compagnie d’assurances maritimes n’a que faire des légendes. Elle s’occupe des faits, rien que des faits !

On lit en alternance le journal d’Elsie et le récit, de la bouche de Spotty, de l’enquête qui se déroule onze plus tard. Elsie nous immerge à bord du navire et décrit une atmosphère étrange qui place le récit sous tension. L’enquête nous entraîne, quant à elle, dans les bas-fonds de Londres comme dans le passé de Basil. On y croise parieurs, corsaires, commerçants en tous genres et même Sir Arthur Connan Doyle ! En arrière-plan se dessine la révolution industrielle anglaise et les dernières heures de la traite transatlantique.

Stéphane Michaka s’est inspiré de faits aussi réels qu’incroyables. Il compose son roman d’une plume alerte, navigant allègrement entre les genres – policier, historique, récit d’aventure, romance. C’est très chouette, prenant et bien écrit. Seule ombre au tableau : le dénouement précipité et frustrant de l’enquête suite à l’irruption ex nihilo d’un élément décisif.

Immersif et dépaysant !

Lu en novembre 2023 – PKJ, 18€

2 commentaires sur “De larmes et d’écume, de Stéphane Michaka (PKJ, 2023)

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