Les sentiers de neige, de Kev Lambert (Le nouvel Attila, 2024)

Noël ne s’annonce pas féérique pour Zoey : ses parents viennent de se séparer, la cruauté de la cour de récré attise son mal-être et il semble vain d’espérer une intervention constructive des adultes. Pour couronner le tout, Zoey et son père s’apprêtent à passer les fêtes dans la nombreuse, bruyante et pénible famille de Chicoutimi. Pourtant, ces vacances seront singulières entre toutes à cause d’une mystérieuse créature qui semble avoir emboité le pas de Zoey. Représente-t-elle une menace, a-t-elle besoin d’aide ? Zoey va s’allier avec sa cousine Emie-Anne pour tirer l’affaire au clair, quitte à glisser dans une réalité parallèle.

Très séduite par les choix syntaxiques virevoltants, la fresque au vitriol de milieux richissimes et l’hypothèse captivante de Que notre joie demeure, j’ai été ravie quand Babelio m’a proposé de découvrir le nouveau roman de Kev Lambert. Que l’éditeur soit remercié et qu’il me pardonne – j’aurais vraiment aimé goûter cette lecture, mais je l’ai trouvée longue et laborieuse.

Zoey vit une étrange aventure dont on ignore si elle est réelle ou fantasmée – et dans le dernier cas, s’il s’agit d’une hallucination, d’une psychose ou tout simplement de l’un de ces délires dans lesquels les enfants ont le pouvoir d’entrer par l’imagination. Le parti pris de raconter l’histoire à hauteur de mouflet m’est allé droit au cœur et j’ai aimé certaines images et références aux mondes des jeux vidéo et de la littérature jeunesse (Emie-Anne adore Ewilan de Pierre Bottero !). Je ne suis évidemment pas non plus réfractaire aux univers merveilleux.

Mais là où chaque idée lumineuse et chaque tirade des gosses de papier d’Astrid Lindgren, Roald Dahl ou Davide Morosinotto semblent plus vrais que nature, j’ai eu du mal à croire aux dialogues de Zoey et Emie-Anne, à entrer dans leurs jeux, à me repérer même visuellement dans leurs mouvements et aventures. Les deux protagonistes m’ont semblé peu authentiques, me laissant sur l’impression d’avoir plutôt à faire à un adulte qui s’efforce de penser comme un enfant. Et il me semble qu’il manque un tour de vis à l’intrigue qui hésite entre des problématiques familiales et l’épopée vécue par les deux cousins à la lisière de la réalité.

425 pages, c’est long quand on ne trouve pas ses repères. Je l’avoue, je ne suis même pas sûre d’avoir toujours compris ce qui se passait.

J’aurais vraiment aimé savoir mieux apprécier ce roman écrit en québécois, ode à l’enfance qui propose une perspective caustique et décalée sur Noël et s’empare de questions auxquelles je suis sensible, notamment les « troubles de genre » (comme on dit outre-Atlantique) et la violence des réactions qu’ils suscitent. Mais je suis malheureusement restée hermétique à ce texte qui était trop barré pour moi.

Lu en octobre 2024 – Le nouvel Attila, 21,90€

3 commentaires sur “Les sentiers de neige, de Kev Lambert (Le nouvel Attila, 2024)

Ajouter un commentaire

    1. Non, effectivement, j’ai peiné à le terminer en m’astreignant à tant de pages par jour parce qu’il fallait le chroniquer en 30 jours 🙂 Mais n’hésite pas à regarder d’autres avis, certains sont franchement enthousiastes.

      Aimé par 1 personne

Répondre à Lilou Annuler la réponse.

Site Web créé avec WordPress.com.

Retour en haut ↑