
Ce premier tome déploie un univers steampunk où les étoilent déterminent le cours du monde et des existences individuelles. Si beaucoup se sentent rassurés de pouvoir marcher vers leur destin, Paisley se refuse à accepter le sien. Alors elle suit avec attention les travaux scientifiques de sa mère qui questionnent ce déterminisme. Mais voilà que dans la foulée de révélations révolutionnaires, cette dernière disparaît brusquement. Paisley et son étonnant petit frère Dax parviendront-ils à retrouver leur mère et à déjouer le sort scellé par les étoiles ?
« Nous sommes tous maudits, tous prisonniers de notre trajectoire. Cependant, je refuse d’être gouvernée par la mienne ou de te laisser enfermer dans la tienne. Je vais prouver que nous pouvons choisir notre propre chemin. J’ignore comment mais, promis, Dax, s’il existe un moyen d’agir, alors nous agirons. »
L’univers de cette nouvelle série déborde de chouettes trouvailles : cette Terre constituée de rouages d’horlogerie, cette Londres hivernale vrombissante d’aérocoptères, ces districts flottants à l’histoire mouvementée, cette mythologie pleine de poésie transmise depuis des générations. Et surtout les questionnements métaphysiques qui ébranlent l’Empire d’Albion ! Il y a d’un côté les croyances quasi-religieuses en un Concepteur en chef dont les mécanistes impériaux interprètent les plans – et en tirent un pouvoir immense. De l’autre côté, certains scientifiques, demandant à voir avant de croire, n’excluent pas que les humains puissent devenir maîtres de leur destin. Plusieurs camps troubles menacent encore l’empire de l’intérieur comme de l’extérieur : on murmure qu’un Dragon Noir chercherait à prendre le contrôle du Mécanisme céleste tandis que les tensions montent avec les Krigares du Nord. Et avec tout ça, je ne vous ai même pas parlé du nightsilver…
Malgré tout cette inventivité, cette lecture ne nous a pas vraiment emportés. Tout va trop vite. Les personnages affluent toujours plus nombreux sans nous laisser le temps de nous attacher. Les péripéties s’enchaînent sans temps mort, ce rythme est presque trop rapide pour laisser la tension s’installer. Il aurait aussi fallu plus de pages pour nous donner le temps de nous repérer dans cet univers et dans son histoire : le personnage du grand architecte est mentionné en passant alors qu’il semble important, pas évident par ailleurs de différencier les Grands Dragons légendaires, le Dragon noir qui n’a pas l’aspect d’un dragon et les humains endragonnés dont certains sont des sentinelles, bref. Last but not least : c’est subjectif mais que je crois que nous aurions aimé trouver un peu d’humour dans cette histoire. Or, il n’y en avait pas la moindre trace.
Une intrigue fantasy ambitieuse, nourrie par une intéressante réflexion sur le libre-arbitre. Nous aurions voulu mieux l’aimer.
Lu en novembre 2022 – PKJ, 17,50€
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