Plastok, tome 1 : L’empoisonnement, de Maud Michel et Nciolas Signarbieux (Glénat, 2023)

Si vous demandez aux insectes, ils vous diront que les humains ressemblent à des dieux géants qui auraient tendance à s’autodétruire à coup de plastique et de produits toxiques. Si cela vous donne le bourdon, changez donc de perspective et venez butiner à Hexapoda ! Vous verrez qu’à cette échelle microscopique non plus, les développements géopolitiques ne sont pas piqués des hannetons. Dans une civilisation en plastok, les insectes nuisibles désagréables aux divinités éteintes sont maintenus sous le joug des fourmis et des coccinelles. Lorsque la grande prêtresse coccinelle meurt d’une mort suspecte, ce qui ressemblait à une ségrégation tourne à l’acharnement : qui cherche à prendre le pouvoir ? Et qu’adviendra-t-il de Bug, jeune puceron qui ne ferait pas de mal à une mouche mais qui se retrouve bien malgré lui dans l’œil de la tempête ?

L’idée à la base de cette BD est complètement loufoque mais cela rend d’autant plus réjouissante la méticulosité avec laquelle Maud Michel et Nicolas Signarbieux l’ont développée sur 72 pages fourmillantes de détail rassemblées en un album assez splendide. Nous avons donc été assez séduits par les graphismes même si nous ne sommes pas très adeptes des aplats de couleur trop uniformes.

Le récit palpitant annonce une intrigue de grande ampleur qui sera développée sur plusieurs tomes. Nous avons d’ores et déjà particulièrement apprécié la manière dont une certaine mange-religieuse donne des coups de pied dans la fourmilière. Et évidemment le rôle crucial joué par l’espèce des bousiers.

À la manière d’une fable, cette histoire résonne avec certains travers humains. En toile de fond, on réfléchit aux dégâts de l’anthropocène, à l’instrumentalisation des mythes à des fins de pouvoir, à l’arbitraire des clivages et aux différentes formes de légitimité.

Merci beaucoup à Babelio et à l’éditeur pour cette excellente pioche dans la Masse critique graphique, et mes plus plates excuses pour cet avis de dernière minute !

Lu en janvier 2024 – Glénat, 15,95€

4 commentaires sur “Plastok, tome 1 : L’empoisonnement, de Maud Michel et Nciolas Signarbieux (Glénat, 2023)

Ajouter un commentaire

    1. Et encore tu n’as pas vu la mante religieuse 🙂 La seule chose c’est que c’est une série, donc il va falloir voir comment cette histoire un peu barrée se développe sur la longueur. Mais pour l’instant, c’est effectivement très prometteur.

      J’aime

Laisser un commentaire

Site Web créé avec WordPress.com.

Retour en haut ↑