Australie, aube du XIXe siècle. Une légende aborigène raconte que le guerrier M’rrangoureuk serait revenu d’entre les morts. William Buckley, évadé d’un bagne de la côte Sud, est livré à lui-même sur un continent aussi sauvage qu’incommensurable. Qu’ont-ils à voir l’un avec l’autre ? C’est là toute la question qui noue cette histoire incroyable, mais inspirée de faits réels.
Selon la facette considérée, le récit prend des contours sensiblement distincts. Et ces décalages, révélés dans un coup de théâtre que je n’ai pas vu venir, soulignent tout ce qui fait obstacle à la compréhension mutuelle des colons britanniques et des Aborigènes : les croyances, les superstitions, les stéréotypes racistes. Et pourtant, il est question d’un récit d’intégration hors du commun, à la frontière entre les deux mondes. Ce passage se reflète dans les couleurs, ocres dans les cases dédiées aux autochtones, bleutées dans l’histoire des fugitifs, mêlant les deux palettes lorsque les fils d’intrigue s’entrelacent.
J’ai été intéressée d’en apprendre plus sur les pages troubles de l’histoire de l’Australie, le mode de vie des Aborigènes. Et leur regard sur les colons britanniques tant il est vrai, comme le note l’auteur, que l’« on s’intéresse à la vie d’autrui dans l’espoir de comprendre la sienne ». Le dénouement du récit d’intégration que j’évoquais plus haut m’a pourtant laissée perplexe – je n’en dis pas plus pour ne pas dévoiler l’intrigue.
Un bel album qui m’a prise de court !
Lu en juillet 2022 – Éditions Soleil, collection Noctambule, 18,95€
L'île aux trésors - Lectures et aventures du soir 
ça a l’air intéressant !
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