La plus grande, de Davide Morosinotto (L’école des loisirs, 2023)

De l’aventure, des cascades spectaculaires, des secrets, des trahisons, des personnages délicieusement imprévisibles, des répliques culte et un souffle épique – bref, de la fiction avec un grand « F » : La plus grande, le nouveau roman de Davide Morosinotto est aussi fabuleux que les précédents. Pour mon moussaillon de 12 ans, l’un des meilleurs romans jamais lus à voix haute. Nos fidèles lecteur.ice.s savent que la concurrence est rude !

« La coque a été construite par les diables étrangers, des Portugais de Macao, dans mon souvenir. Et crois-moi, ces saligauds savent comment assembler un bateau. Mais ils ne comprennent rien aux voiles, ils tiennent à leurs draps gigantesques qui se déchirent à la première mousson… Pour manœuvrer, leurs marins sont obligés de grimper comme des singes, non mais tu te rends compte ? Notre lorcha, elle, a des voiles chinoises, en tissu et en tiges de bambou. On les manœuvre du pont, pas besoin de ces acrobaties. Et elles ne te feront jamais faux bond. Bref, ce navire, c’est comme avoir le meilleur des deux mondes. Tu comprends ? »

Nous avons adoré voyager, par la magie des mots, dans la Chine du 18ème siècle. Une époque mouvementée où l’empereur ne règne que de loin, laissant libre-cours aux manigances des mercenaires, des « diables étrangers » et autres pirates. Dans ce monde impitoyable, l’orpheline Shi Yu semble bien vulnérable. Et pourtant… Son destin ressemble à une magistrale partie d’échecs qui la mènera à commander une immense flotte pirate. Le tout dans un décor exotique où Hong-Kong est encore une baie sauvage, où l’on porte le cheongsam, mange des racines de lotus et de la soupe de cuisse de grenouille, et où les pirates s’appellent Tigre écarlate, Petites Furie ou Os brisé.

Sur 640 pages couvrant quarante ans que l’on ne voit pas passer tant la tension est constante, on s’immerge dans un univers travaillé dans ses moindres détails, on partage l’existence de Shi Yu. Quel plaisir de la voir pulvériser tous les clichés, déjouer tous les déterminismes, et de nous laisser porter par les ondes féministes et émancipatrices qui irriguent cette intrigue ! De quoi faire rêver d’être capable de pratiquer le Wushu de l’air et de l’eau, et donner envie d’en savoir plus sur Ching Shih, la pirate de légende qui a inspiré ce roman.

Captivant !

Pour un autre son de cloches, n’hésitez pas à lire l’avis de Tachan. Et n’hésitez pas à découvrir les autres romans de Davide Morosinotto : Le célèbre catalogue Walker & Dawn, L’éblouissante lumière des deux étoiles rouges, La fleur perdue du chaman de K, Les Vous et Maydala Express.

Lu à voix haute en janvier/février 2023 – L’école des loisirs, 18,50€

7 commentaires sur “La plus grande, de Davide Morosinotto (L’école des loisirs, 2023)

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