La gardienne de la forêt, de Nathalie Bernard (Thierry Magnier, 2023)

Chez Nathalie Bernard, la littérature ouvre des fenêtres vers d’autres horizons, éclaire le monde de perspectives d’autant plus révélatrices que décalées. Nous voilà cette fois au cœur de la forêt amazonienne, dans une nature grandiose où se joue un drame dont je ne soupçonnais pas l’ampleur. Des bûcherons illégaux pillent la forêt à un rythme exponentiel et vu la passivité des autorités, ce massacre ne rencontrerait aucune résistance si une poignée de « Gardiens » ne s’était donné pour mission de veiller sur ce poumon luxuriant.. Le jour où l’un d’eux, Silvio, est abattu d’une balle de fusil, sa sœur Diana jure de reprendre sa lutte.

Mais que peut faire une jeune fille de treize ans contre une industrie armée jusqu’aux dents ?

Cette question est peut-être la plus brûlante de notre époque. Quelle justice pour protéger nos biens communs ?

Car ne vous y trompez pas – et le roman le souligne de façon saisissante – le drame de Diana est aussi le nôtre, tout se tient. D’ailleurs, nos forêts locales brûlent, elles aussi. Ces pages parviennent à dire les choses sans ambages sans pour autant s’appesantir, puisque l’histoire explore les possibilités de mobiliser à grande échelle grâce aux réseaux sociaux, interroge les ressorts de l’attention internationale, sonde les potentiels répertoires d’action juridique. Tout ça sous la forme d’un texte très fluide et moderne, où les scripts de vidéos Youtube viennent ponctuer le récit.

L’imbrication des fils narratifs – les doutes internes à la communauté, les répercussions de la mobilisation de Diana – n’a pas été complètement évidente pour moi. J’ai eu l’impression d’entrer dans une intrigue qui passait complètement à l’arrière-plan pendant presque tout le roman pour se dénouer au moment où j’avais presque oublié qu’elle existait.

Cela dit, j’ai aimé me laisser transporter par ce texte immersif que j’ai achevé avec l’impression d’avoir ouvert les yeux sur quelque chose d’important. Je suis allée lire sur Paulo Paulino Guajajara, l’homme qui a inspiré ce roman. Il était urgent de savoir.

Un roman ado qui ébranle.

N’hésitez pas à lire les avis de Hashtagcéline et de Pépita. Et à découvrir aussi les autres romans de l’autrice, notamment Le dernier sur la plaine et les livres 1 et 2 des Nuées.

Lu en janvier 2023 – Thierry Magnier, 15,90€

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