Clarisse, Ève. Deux femmes, deux caractères, deux vies obscurément entremêlées. L’une est flamboyante, généreuse et fragile ; l’autre solide et déterminée, mais travaillée par ses contradictions. Entre Paris et New York, le kaléidoscope de leurs deux vies cristallise une époque, de l’aube des années 1980 à nos jours. Pourquoi ces fragments-là ? Quel est leur trait d’union ?
On suit ces femmes nées dans les années 1960 dans leur cheminement intime, familial, social et professionnel, partageant leurs moments de sensualité et de doute, les traumatismes, les bouleversements liés à la maternité, le vieillissement de leur corps et la façon singulière de chacune de vivre l’amour et le désir. Deux fresques féminines qui esquissent en toile de fond deux conceptions de bonheur.
Catherine Cusset peint ce tableau par petites touches, ne nous laissant que tardivement entrevoir le motif d’ensemble. J’ai aimé le jeu sur les points de vue et la façon dont les pièces finissent par s’imbriquer. Mais avant d’en arriver là, j’ai eu amplement le loisir de guetter le fil conducteur, me demandant où l’autrice voulait en venir face à une succession de situations et de réflexions dont beaucoup m’ont semblé banales ou convenues. J’ai eu trop souvent l’impression de survoler ces deux vies, croisant une multitude de personnages que l’on quitte pour les retrouver parfois des années plus tard alors qu’on aurait aimé avoir le temps de les connaître mieux. Même chose pour le choix des moments historiques restitués en arrière-plan – 11 septembre, guerre en Irak, élection de Trump, mouvement MeToo, épidémie de Covid, etc. – qui auraient sans doute gagné à être moins nombreux pour mieux venir nourrir le récit.
Attirée par un titre plein de promesses, je n’ai donc pas vraiment trouvé mon bonheur dans ce roman. Les critiques enthousiastes publiées dans la presse montrent que d’autres ont eu plus de chance !
Lu en septembre 2021 – Gallimard, 20€
L'île aux trésors - Lectures et aventures du soir 
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